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Le remboursement chez un psychologue

Remboursement psychologue

Un dispositif à l'essai pendant trois ans

Quatre départements concernés pour le moment :

La  Caisse d'Assurance Maladie (CPAM) lance un dispositif d'essai  de trois ans pour le remboursement des séances chez un psychologue libéral agréé CPAM.

 

Dans un premier temps, le test  a été mis en place dans le Morbihan. En mai, il démarre dans les Bouches-du-Rhône et la Haute-Garonne. Enfin, vers l'automne, il devrait aussi concerner les Landes.

Quels sont les bénéficiaires ?

Dans le cadre de ce dispositif, toutes personnes de 18 à 60 ans  qui résident dans les départements concernés, peuvent bénéficier du remboursement d'une consultation chez un psychologue, sans avance de frais.

 

C'est le médecin traitant qui évalue la pertinence d'une consultation.  Les troubles psychologiques doivent être d'intensité "faible ou modérée" pour que le médecin adresse vers un psychologue. Si les troubles sont plus intenses, il oriente le patient vers un psychiatre.

 

Aucune approche thérapeutique n'est privilégiée mais le psychologue doit avoir signé une convention avec la CPAM où il accepte de rentrer dans le dispositif d'essai.

Expérimentation du remboursement des séances chez un psychologue

Comment ça marche ?

  • Pour ce faire, le patient doit avant tout se rendre chez son médecin traitant qui lui délivrera une prescription pour une séance d'évaluation  chez un psychologue
  • Le psychologue doit nécessairement être conventionné par la CPAM, le médecin fournit une liste d'adresses au patient
  • Après ce 1er rendez-vous, le psychologue adresse un bilan écrit au médecin
  • Si les troubles sont "faibles ou modérés", le médecin peut accepter de prescrire 10 séances de 30 minutes. 
  • Un seconde prescription de 10 séances de 45 minutes pourra être proposée
  • Le dispositif de remboursement représente 20 séances maximum.

Les raisons de cette expérimentation

Selon la CPAM, ce dispositif visant à mieux accompagner les patients et à lui permettre de faire des économies, a pour objectifs de :

  • Favoriser l'accès aux psychothérapies
  • Limiter l'usage des antidépresseurs, des anxiolytiques et des somnifères
  • Réduire les prescriptions d'arrêts de travail

 

Soigner la dépression, la médicamentation ne doit pas être la seule proposition faite aux patients.

En effet, en octobre 2017, un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) préconisait les psychothérapies pour le traitement des dépressions en soulignant que l'efficacité était comparable aux traitements médicamenteux.

 

Ce dispositif vise également à désengorger les files d'attentes des psychiatres et des Centres Médico-Psychologiques (CMP).

En effet, aujourd'hui, hors dispositif spécial, seules les consultations chez un médecin psychiatre sont conventionnées à hauteur de 70% par la CPAM. Les psychiatres étant très sollicités, le délais d'attente pour un rendez-vous est parfois long.

Il en est de même des CMP, proposant notamment des consultations par des psychologues dans le cadre d'un dispensaire conventionné, pour lesquels les listes d'attentes sont souvent longues.

Un dispositif qui ne fait pas l'unanimité chez les psychologues

Jusqu'à présent, dans les départements concernés, peu de psychologues ont signé la convention pour être agréés par la CPAM. Les organisations qui représentent les psychologues accueillent ce dispositif avec réserve.

 

D'un côté, elles se réjouissent de l'accès aux psychothérapies même pour les plus démunis qui se retrouvent sur les listes d'attentes des psychiatres et des CMP.

 

D'un autre, elles s'insurgent contre le dispositif tel qu'il est conçu aujourd'hui car il porte atteinte à l'autonomie professionnelle des psychologues dans la mesure où le passage par le médecin traitant est obligatoire : "Une consultation psychologique inutilement sur prescription médicale puisque la compétence diagnostique est inscrite dans la profession même et fait partie de l'exercice de la praxis psychologique."

Le mécontentement concerne également les tarifs imposés par la CPAM car ils se situent bien en-deçà des tarifs appliqués aujourd'hui en cabinet libéral.