TCC et psychanalyse

TCC et psychanalyse

Les psychothérapies cognitives et comportementales  se différencient radicalement de la psychanalyse de par leur histoire, leurs modèles théoriques et leurs visées distinctes.  Il en est notamment de leurs conceptions respectives du symptôme d'où découlent des approches spécifiques.

Quelles spécificités des deux approches ?

Le symptôme pour les thérapies cognitivo-comportementales

Pour les Thérapies cognitivo-comportementales et selon les modèles théoriques qui les sous-tendent, le symptôme est l'expression d'une association indésirable entre une situation, un comportement, les cognitions et les émotions que cela génère. En effet, pour expliquer la formation d'un symptôme, les TCC font référence aux lois de l'apprentissage, aux conditionnements et aux modèles cognitifs. Cet abord postule que le comportement est consécutif aux cognitions et aux émotions suscités par une situation déclenchante.

Le symptôme en thérapie cognitvo-comportementale

Approche des symptômes en TCC

Les TCC sont issues de la psychologie scientifique expérimentale et se réfèrent au DSM V pour établir un diagnostic. Ce sont des thérapies de l'ici et maintenant dont le but visé est l'apprentissage de nouvelles façons de faire afin de se départir de celles qui font souffrir. Les TCC sont des thérapies brèves et directives où le patient et le thérapeute collaborent activement ensemble. Dans les premiers temps,  une analyse concrète de la situation problème actuelle comprenant les antécédents innés ou acquis, appelée analyse fonctionnelle, est réalisée. A partir de cette analyse, des objectifs concrets, réalistes et réalisables  (SMART) sont dégagés.  Un contrat thérapeutique est mis en place. Il décrit les objectifs et techniques envisagées. Entre les séances, des tâches sont prescrites, elles visent au  renforcement du moi. A différents moments de la thérapie, les effets du traitement sont évalués (échelles, observations, questionnaires).

Le symptôme selon la psychanalyse

En psychanalyse, le symptôme est à la fois l'expression d'un trouble  et de quelque chose d'étrange supposée avoir du sens et poser des questions sur la personne elle-même. En effet, le symptôme est pensé comme l'expression d'un conflit psychique inconscient. C'est une tentative de trouver un compromis entre un désir et la défense, compromis coûteux car source de souffrance. Pour le sujet qui en souffre, le symptôme a "un motif, un sens et une intention" qu'il s'agira de déchiffrer. Ce sens est l'expression d'une singularité, d'une histoire particulière et d'une logique inconsciente refoulée.  Par les manifestations du symptôme, quelque chose dit que ça tiraille. Comme cela ne parvient pas à se penser ni à se dire par des mots, ça s'exprime autrement notamment par et dans le corps. Analyste et analysant sont comme deux archéologues à la recherche des traces d'un passé enfoui et d'une histoire à reconstruire.

Selon la psychanalyse, le symptôme a, pour le patient, un motif, un sens et une intention qu'il s'agira de déchiffrer, de démêler

Approche des symptômes en psychanalyse

A partir de cette conception du symptôme comme quelque chose qui a du sens, le travail analytique consistera notamment à en déchiffrer l'énigme grâce à la règle de la libre association qui invite à "dire tout ce qui vient, comme cela vient". Le travail s'attache à ce que vit le patient dans l'actuel de manière concrète et à faire des liens avec son histoire. En allant du conscient vers l'inconscient, du présent vers le passé et inversement, mais aussi grâce aux interventions et à la relation au psychanalyste, l'analysant va peu à peu tisser des liens. Autrement dit, la psychanalyse permet le soulagement de la souffrance psychique en rendant leur sens et leur place aux symptômes. C'est un processus de changement permettant, grâce à une meilleure connaissance de qui l'on est,  des remaniements psychiques en profondeur.