« Écoute, je suis un fêlé, un cinglé. Je fous la merde. Je me bats. Je déçois tout le
monde. Ouh là, ne contrariez pas Finch. Ça y est, il recommence, il va piquer une crise. Finch et ses humeurs. Finch en colère. Imprévisible. Incontrôlable. Fou. Mais je ne suis pas une liste de
symptômes."
in Tous nos jours parfaits de Jennifer Nirven, 2015.
L'adolescence est une période de transition et de changements. Le monde interne de l'adolescent est en pleine évolution, ses capacités d'élaboration sont en construction et il peut avoir recours à l'agir ou à la somatisation comme moyen d'expression. L'équilibre est parfois fragile et la communication avec l'adulte n'est pas toujours évidente. L'adolescent ne donne pas sa confiance aisément, il a souvent besoin de jauger l'adulte pour y consentir, de temps pour établir une relation où il puisse se livrer un peu. Les symptômes de la dépression sont multiples, variés, masqués et souvent à déchiffrer. Pour toutes ces raisons,la dépression peut passer inaperçue.
Une des facettes de l'adolescence est la présence de manifestations émotionnelles et affectives intenses, parfois bruyantes et avec de fortes variations. L'adolescent, comparé par Françoise Dolto à un homard en pleine mue, est à fleur de peau. Le corps peut être source d'inquiétudes, de mal être voire d'insatisfaction.
Morose, de mauvaise humeur, boudeur, irritable et triste, l'adolescent a souvent le sentiment de ne pas être compris. Il peut manquer de confiance en lui, douter de ses capacités à réussir, se sentir même incapable et développer un certain pessimisme quant à son devenir. L'ennui, l'impatience de devoir différer la réalisation de certains projets pour le moment inaccessibles teintent ses pensées et ses émotions.
Ambivalent, il oscille entre une demande de protection parentale et une exigence d'émancipation. Les conflits au sein de la famille et ses tentatives parfois houleuses pour se positionner différemment peuvent être source de culpabilité. Enfin, l'idée de mort peut traverser son esprit et le perturber.
Comme nous venons de l'évoquer, le dépistage de la dépression chez un adolescent est une tâche délicate, l'entourage est parfois démuni et il ne faut pas hésiter à recourir à l'aide d'un professionnel compétent si l'on a des doutes (médecin généraliste, psychiatre, psychologue).
Différentes séries de facteurs peuvent mettre la puce à l'oreille comme l'intensité des manifestations dépressives, leur durée et leur mode d'apparition.
Cependant, ces repérages peuvent être brouillés, masqués par des comportements à décrypter. L'adolescent dépressif ne se montre pas forcément triste et replié sur lui-même. La dépression peut s'exprimer par une irritabilité, de l'agressivité, de la colère, de l'agitation, des somatisations... Cette complexité du diagnostic du fait de la symptomatologie polymorphe et la confusion possible avec la déprime ordinaire peuvent avoir pour conséquences la non identification des troubles dépressifs et l'absence de traitement adéquat. Ces dépressions non décelées et non soignées fragilisent l'individu et font le lit de potentielles rechutes dépressives.
Ce sont toutes ces caractéristiques qui colorent l'humeur, les pensées et le comportement de l'adolescent que l'on nomme communément "déprime". Cet état ordinaire, transitoire et variable d'un individu à l'autre est constitutif du processus de l'adolescence. La difficulté réside alors dans l'appréciation de ce qui révèle de l'ordinaire et de ce qui peut ou a déjà basculé vers du pathologique nécessitant l'aide d'un professionnel. En effet, si l'adolescence est souvent considérée comme une période "propice à la dépression", il est important de faire la distinction entre une déprime passagère qui n'empêche pas le jeune de poursuivre ses activités avec envie et plaisir d'une véritable dépression de niveaux là encore variables.
Le premier facteur permettant de faire la distinction entre l'ordinaire et la maladie est l'intensité des manifestations. Dans la dépression, il ne s'agit plus d'un simple ennui et d'une humeur morose. Le critère premier à considérer est la souffrance morale. Le sentiment de culpabilité peut être accru, la propension à se dévaloriser plus marquée et plus fréquente. Il n'est plus question d'un simple malaise concernant son apparence physique ou de mise en doute à propos de ses capacités intellectuelles. Le point de vue est plus vif, acéré, cinglant et massif. Les idées de mort s'associent à la souffrance morale, à la culpabilité et à la dévalorisation comme une issue pour en finir avec des éprouvés et des pensées insolubles.
Pour différencier une "déprime" ordinaire passagère d'un épisode dépressif à proprement dit, la durée des manifestations dépressives est un indice concret et pertinent. Une plainte répétitive voire continue qui dure depuis 15 jours où il est question de culpabilité, de tristesse, de dévalorisation doit être prise au sérieux. Des troubles soudains du sommeil et de l'alimentation sont également des indicateurs.
Un changement brutal du comportement de l'adolescent et l'apparition inattendue d'émotions massives (anxiété, agitation, agressivité, colère ou bien retrait, inhibition, ralentissement moteur et de la pensée. ) sont des signaux d'alerte. La perte d'envie et l'absence de plaisir sont des paramètres importants.
La dépression non traitée peut avoir des effets sur la vie de l'adolescent dans les différents domaines qui la composent. Là encore, le mode d'expression est varié et singulier d'une personne à une autre.
La dépression fatigue et agit sur les capacités cognitives. L'attention, la concentration, la mémorisation sont plus difficilement mobilisables. La dépression induit une
perte de l'envie et du plaisir qui peuvent se traduire par un désinvestissement scolaire. L'ensemble atteint la confiance en soi, attise les sentiments d'incapacité et
d'inutilité. La pensée est obscurcie, la perception de l'avenir, des autres, de soi subit ce filtre noir qui peut mener au désespoir. C'est comme si le sujet
portait des lunettes noires en pensant être dans le vrai.
Les appels à l'aide sont plus ou moins clairs et plus ou moins lisibles. Les proches ne sont pas toujours les mieux placés pour identifier clairement la problématique et les moyens de la traiter. De plus, les conduites à risques et les comportements violents ne sont pas toujours perçus comme l'expression d'un mal être.
Ainsi, les fugues ou leur évocation sont souvent des sonnettes d'alarme à considérer attentivement. La consommation d'alcool ou de drogue peut être une tentative de l'adolescent d'éviter ses émotions négatives alors qu'il ne fait que les aggraver. De la même manière, l'adolescent peut se réfugier dans une utilisation excessive et addictive du numérique (internet, jeux vidéo...) qui ne fait que creuser son isolement et sa dépression. Les accès de violence, les comportements dangereux ou imprudents sont des signaux de détresse psychologique qui nécessitent une aide. Enfin, lorsqu'un adolescent se scarifie ou s'inflige des brûlures cutanées, ces comportements signent des difficultés identitaires. Ils sont quasiment toujours associées à des troubles dépressifs et indiquent un risque suicidaire ("J'ai besoin de me faire mal pour aller mieux et c'est plus fort que moi").
Le suicide fait partie des risques potentiels de toute dépression. En France, il est la seconde cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans. Le fait qu'un adolescent évoque le suicide ou qu'il ait des conduites dangereuses sont à considérer comme de véritables appels à l'aide.
"- Qu'est-ce que tu fais là, mon pauvre chou ?
A ton âge on ne connaît pas encore les souffrances de la vie !
- Manifestement, Docteur, vous n'avez jamais été une fille de 13 ans."
In The Virgin Suicides, Jeffrey Eugenides, 1999.
Dessin de Haenuli
Lorsqu'un adolescent va mal, il ne faut donc pas hésiter et tarder à demander l'aide d'un professionnel. Le médecin traitant est un interlocuteur privilégié qui peut recevoir les interrogations, proposer des solutions adéquates et orienter vers les spécialistes du fonctionnement psychique que sont les psychiatres et les psychologues.
Dans un premier temps, il est essentiel d'évaluer précisément le niveau de dépression, son contexte, d'observer la présence éventuelle d'autres troubles.
Il s'agit également d'enrayer le risque suicidaire. Selon le type de dépression et son intensité, un traitement pharmacologique peut être prescrit mais il n'est pas toujours nécessaire. L'établissement d'un lien de confiance avec l'adolescent et ses proches doit favoriser le dialogue et la mise en place d'un suivi personnalisé. L'empathie, la bienveillance et les compétences du professionnel sont des préalables à l'instauration de ce lien.
Une proposition thérapeutique complète et adaptée vise à traiter l'épisode dépressif actuel, à
identifier et à travailler les divers composants environnementaux et psychiques qui l'ont provoqués, à accompagner des remaniements et ouvrir vers des perspectives
d'avenir.
"Il n'est pas toujours facile de distinguer une souffrance " normale" d'une pathologie nécessitant un traitement. C'est l'un des buts de ce livre : aider les parents à comprendre leurs adolescents et repérer certains signaux d'alerte pour lesquels il est préférable de consulter. Édité en collaboration avec la Fondation de France et l'Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiques), ce livre se veut une réponse aux nombreuses questions des parents concernés, pour les accompagner au mieux dans leur difficile cheminement."
Pratique universelle et ancestrale, le tatouage s'est peu à peu démarginalisé pour devenir aujourd'hui chose courante puisqu'en France une personne sur dix serait tatouée. Avant de nous pencher, dans une seconde partie, sur la fonction du tatouage à l'adolescence, un petit rappel historique.
L'origine du mot "tatouage" vient du Tahitien "tatau" qui signifie "frapper". Il dérive de l'expression "Ta-atouas" La racine du mot "Ta" signifie "dessin"et "atua" se traduit par "esprit de dieu". Selon une légende Polynésienne, le tatouage serait d'origine divine.
Le tatouage est un dessin parfois constitué de symboles et/ou délivrant un message. Il peut aussi être essentiellement décoratif et à visée artistique. Le tatouage est réalisé en injectant de l'encre sous la peau (encre pigmentée de différentes couleurs, voire transparente ne réagissant qu'aux ultraviolets). Il est considéré comme un type de modification corporelle permanente car difficile à effacer même au laser.
La pratique du tatouage peut avoir des significations sociales différentes selon les époques et les cultures. Rites de passage, marque d'appartenance à un groupe, signe d'exclusion sociale ou à l'opposé phénomène de mode...
Depuis la nuit des temps, le tatouage est pratiqué dans le monde entier et a des significations diverses. Les plus anciennes traces auraient été retrouvées sur la momie Otzï, vieille de plus de 5000 ans. Cet "homme des glaces" arborait des petits traits parallèles, probablement pour leurs vertus considérées comme thérapeutiques.
En Polynésie, le tatouage participait d'un rite marquant les étapes importantes de la vie et valorisant l'individu. Le marquage commençait à l'adolescence instituant un rite de passage de l'enfance vers l'âge adulte. Il renseignait également sur le rang social puisque plus la personne était importante dans le clan, plus le tatouage était élaboré. Il
symbolisait l’endurance à la douleur et la bravoure.
Au Japon, le tatouage traditionnel couvre une grande partie du corps voire sa totatlité. Il est nommé "Irézumi" qui signifie"vie de souffrance". Il était
initialement synonyme de punition car appliqué aux hors la loi, signant ainsi leur exclusion sociale. Ces hommes formèrent le clan des Yakusas, gangs de criminels organisés. Ils adoptèrent le tatouage comme preuve de courage, de
rébellion et d'appartenance à leur gang.
En Europe, il se propage au 18ème siècle, avec des marins inspirés par les pratiques Polynésiennes. Peu à peu, la pratique s'étend en Occident pour devenir l'attribut des marginaux (prisonniers, "mauvais garçons"). Il était alors un signe de virilité et d'esthétique qui pouvait témoigner de leurs expériences.
Le tatouage peut donc avoir une valeur de rite initiatique permettant de s'inscrire dans le groupe et d'y marquer sa place.
Depuis les années 2000, le tatouage s'est démarginalisé pour devenir un phénomène de mode populaire. Selon une enquête Ifop, en 2016, 14 % des Français étaient tatoués.
Selon l'anthropologue David Le Breton, dans nos sociétés où règne l'anonymat et prime l'image, "Pour se détacher du fond d’indifférence, il convient donc de se rendre visible. L’originalité des vêtements, de la coiffure, de l’attitude, ou, bien entendu, le recours au tatouage, au piercing, à la scarification, au branding, etc., sont des moyens de sursignifier son corps et d’affirmer sa présence pour soi et pour les autres. Ce sont des signes pour exister aux yeux des autres, ou du moins s’en donner le sentiment."
L'adolescence est une période de changements et de mutation.La métamorphose pubertaire rend l'adolescent parfois méconnaissable pour ses proches, voire pour lui-même. Pour décrire la crise d'adolescence, Françoise Dolto utilisait la métaphore du "complexe du homard". En grandissant, l'individu se sépare de sa carapace devenu trop étroite. Avant, de s'en constituer une nouvelle, il se retrouve vulnérable comme le homard pendant sa mue. L'agressivité, le repli sur soi seraient alors l'expression de cette fragilité transitoire. L'adolescent se cherche, teste les limites en s'y cognant parfois et aspire à se différencier des parents. De plus en plus d'adolescents envisagent de se faire tatouer. Certains s'arrêteront au stade de la réflexion ou seront stoppés par l'autorisation parentale exigée par la loi. D'autres, passeront à l'action.Or, comment comprendre leur engouement pour cette pratique ? Peut-on penser le tatouage comme une expression graphique de la psyché ? A suivre dans un prochain épisode...
Pour l'anthropologue et sociologue David Le Breton, Les modifications corporelles affirment une singularité individuelle dans l’anonymat démocratique de nos sociétés. Elles permettent de se penser unique et valable dans un monde où les repères se perdent et où foisonne l’initiative personnelle.
Des adolescents, Françoise Dolto disait qu'ils sont comme le homard pendant la mue, sans carapace, confronté à tous les dangers et à la nécessité d'en «suinter» une autre. Pour les aider à accomplir cette métamorphose qui est comme une seconde naissance, Françoise Dolto, sa fille Catherine Dolto-Tolitch et Colette Percheminier ont écrit ce livre.
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits "
Charles Baudelaire,
Spleen in Les Fleurs du mal.
Ce 8 novembre, la Haute Autorité de Santé (HAS est un organisme public indépendant chargé d'évaluer l'utilité médicale des actes pris en charge par l'Assurance maladie) a publié une recommandation destinée aux médecins généralistes :
"Près d’un Français sur 10 aurait connu un épisode dépressif au cours des douze derniers mois. Pourtant environ 40% des personnes souffrant de dépression ne recourent pas aux soins dans notre pays, ce qui a des effets délétères sur leur vie quotidienne et aggrave le risque de suicide.
A l’inverse, certaines déprimes passagères ou certains troubles psychiques graves sont parfois pris pour des dépressions et traités de façon inadéquate. Enfin, même lorsque la dépression est correctement diagnostiquée, on observe souvent un mauvais usage des antidépresseurs : trop souvent prescrits pour des dépressions légères, pas assez dans des dépressions sévères, ou délivrés sans psychothérapie ni suivi."
Un état de tristesse ou de « déprime » ne constitue pas nécessairement une dépression :
Le diagnostic de dépression ne doit pas être banalisé. Il existe, de la simple tristesse à la mélancolie, des niveaux variés de souffrance
dépressive.
Un certain nombre de signes doivent être observés avant d'évoquer cette maladie et d'éliminer d'autres maladies qui ont des signes en commun.
Ainsi, comme le précise l'HAS, la dépression ne se manifeste pas que par de la tristesse :
" Pour établir le bon diagnostic, il faut s’assurer que la personne cumule différents symptômes (humeur dépressive, perte d’intérêt ou d’énergie mais aussi concentration réduite, diminution de l’estime de soi, sentiment de culpabilité, idées et comportement suicidaires ou encore troubles du sommeil ou de l’appétit) qui se manifestent de manière quotidienne, depuis au moins 2 semaines et avec une certaine intensité. La dépression provoque un changement de fonctionnement dans la vie professionnelle, sociale ou familiale, et génère une véritable détresse."
Ce repérage est d'autant plus délicat au moment de l'adolescence ou déprime et dépression peuvent être amalgamées.
La baisse dépressive ressentie par le sujet affecte donc cinq zones fonctionnelles : l'humeur (tristesse marquée, souffrance morale), la capacité à ressentir les émotions (perte de la capacité à prendre du plaisir), l'activité psychomotrice ( ralentissement moteur et de la parole, visage peu expressif) et les fonctions vitales (perte d'appétit, amaigrissement, troubles du sommeil).
Le ralentissement touche également les activités intellectuelles (mémoire, capacités d'attention et de concentration diminuées, impossibilité à faire des choix).
Une hyperactivité caractérielle s'exprime par une tension agressive, une tendance aux colères et emportements ("Je suis irritable, je ne supporte personne").
Une hyperémotivité se traduit par une difficulté à maîtriser ses émotions et une forte anxiété ("Je pleurs pour rien, je change d'humeur").
Enfin, une hyperesthésie sensorielle rend le sujet intolérant aux bruits ("Les conversations me dérangent").
Pour approfondir : "Vrais déprimés, fausses dépressions", Monique Brémond & Alain Gérard, Flammarion, 2005.
"Je ne savais pas comment l'atteindre ou le rejoindre... C'est tellement mystérieux le pays des larmes."
Antoine de Saint-Exupéry,
in Le Petit Prince.
Selon le psychanalyste Pierre Fédida qui fait l'"Éloge de la psychothérapie" dans le traitement des dépressions :
« L'expérience commune de l'état déprimé pourrait tenir en une seule sensation : celle, quasi physique, d' anéantissement. Cette sensation est à peine un affect qu'on éprouve, et elle paraît très éloignée de la perception d'une souffrance vécue par le sujet. Elle s'apparente plutôt à une immobilisation, à un empêchement de ressentir les moindres mouvements de la vie interne et extérieure, à l'abolition de toute rêverie et de tout désir. La pensée, l'action et le langage semblent pris en masse par une violence du vide. Du reste, la plainte du déprimé- quand elle parvient à s'exprimer- est pauvre et répétitive : c'est encore de la parole, mais comme éloignée de la parole. La vie est vide ; il n'y a de goût ni d'intérêt pour rien, et une incapacité à faire quoique ce soit. »
Dans son communiqué aux médecins, l'HAS précise que les antidépresseurs ne doivent être prescrits que dans certains cas et qu'ils doivent être associés à une psychothérapie :
"Quel que soit le niveau de dépression, la prise en charge repose en premier lieu sur un soutien psychologique qui peut tout à fait être conduite par le médecin traitant, par un psychologue ou un psychiatre pour les cas complexes et/ou sévères notamment".
"Les antidépresseurs ne doivent pas y être systématiquement associés : ils ne sont pas indiqués en cas de dépression légère, peuvent être envisagés pour les dépressions modérées et doivent en revanche être proposés d’emblée pour les dépressions sévères."
Comme nous venons de le voir, le diagnostic différentiel est la première étape. Il s'agit de déterminer précisément si le patient présente des symptômes dépressifs simples, réactionnels et transitoires ou une véritable pathologie dépressive caractérisée.
A partir de là, le médecin interroge la pertinence d'un traitement pharmacologique. Dans le même temps, il envisage la possibilité actuelle d'une approche psychothérapeutique. Il s'agira d'abord d'amorcer une reprise de la communication en essayant d'établir un lien pour permettre au sujet de mettre des mots sur ce qui le fait souffrir et sortir progressivement de son isolement.
Il faut être au moins deux pour guérir de l'isolement et du vide intérieur :
"La psychothérapie se donne pour objectif de prendre soin de la souffrance psychique, son but n'est autre que de parvenir à guérir les humains de ce psychisme qui les fait souffrir."
Pierre Fédida
Un guide pratique qui répond à vos questions sur la maladie et expose la méthode des thérapies cognitives et comportementales (TCC) pour combattre la dépression en agissant sur vos comportements et en modifiant vos pensées négatives.
Suffit-il de supprimer les symptômes de la dépression pour en guérir ? Peut-on évacuer si facilement la souffrance psychique qui est au fond
de l'état déprimé ? Peut-on, comme par enchantement, retrouver le désir de vivre, de rêver et d'agir ? Psychanalyste, Pierre Fédida montre ici pourquoi la psychothérapie aide à
revivre.
Une série documentaire de Virginie Bloch Lainé, réalisée par Clotilde Pivin et diffusée sur France Culture en septembre 2016. Témoignages de patients, explications de psychanalystes, allers-retours entre la clinique et la théorie pour mieux appréhender le déroulement d'une psychanalyse.
Quatre émissions radio tout autant intéressantes les unes que les autres :
- Pourquoi s'allonger sur le divan ?
- Comment choisir son psychanalyste ?
- L'analyste une grande traversée.
- Et enfin, terminer son analyse.
Tout au long du confinement, le suivi a été assuré par téléconsultations. Suite à levée du confinement, le cabinet rouvre ses portes aujourd'hui. Des mesures de précautions seront proposées afin de respecter la distanciation sociale nécessaire.
Nous nous tenons donc à votre disposition pour une prise de rendez-vous par téléphone.
Interrogés par Franceinfo, des psychologues racontent les effets du confinement sur des patients qu'ils suivent en thérapie. La situation actuelle agirait comme un "catalyseur" et permettrait un retour sur soi. Pour certaines personnes, le confinement se révélerait libérateur et leur permettrait d’amorcer des changements dans leur vie. Pour d'autres, les angoisses seraient décuplées.
Passée l'annonce du confinement et la sidération qu'elle a pu induire, les psychologues ont noté des effets positifs du confinement chez leur patients. Ils évoquent un moment permettant une "redécouverte de soi" à travers la réappropriation de leur temps inhérente au changement de rythme. Un certain soulagement peut même être ressenti de ne plus subir les pressions et le stress quotidiens. Cette période serait alors propice à des remises en questions concernant leur mode de vie et leurs choix au regard de leurs aspirations profondes.
La promiscuité, le manque de choix, l'incertitude et le peu de temps pour soi peut mettre des familles à rude épreuve. Des comportements irritables et même agressifs peuvent émerger. Pour les plus isolés et les personnes de nature anxieuse, se retrouver face à soi-même est parfois douloureux. Elles peuvent alors tourner en rond dans leurs pensées et émotions négatives. Le manque d'activité habituelle peut faire remonter une angoisse du vide.
Face aux pressions extérieures dues à la crise sanitaire et au confinement, les mécanismes de défenses sont mis à mal. Des souvenirs peuvent remonter et l'inconscient effleure davantage notamment à travers les rêves. Le fait de rêver permettrait de mieux supporter l'angoisse et la privation de liberté.
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, s'inquiète sur l'aggravation des inégalités sociales et culturelles lors de la période de confinement. Pour traverser cette épreuve de "résistance", il prône l'entretien des liens avec les proches : "En échangeant quelques mots avec quelqu'un, on lui donne le pouvoir de devenir un tuteur de résilience. "
Ces échanges permettent de préparer l'après confinement, d'atteindre la résilience et d'éviter le trauma. En parallèle, Boris Cyrulnik met en avant les bienfaits des réseaux sociaux lors de cette période d'isolement lorsqu'ils permettent le partage de talents artistiques et d'humour. Quand le réel est fou, l'art dans toutes ces dimensions permet de métamorphoser le monde pour le rendre supportable.
Boris Cyrulnik souligne donc l'importance de la parole, de l'écoute et du partage. Les plus fragiles étant ceux vivront le confinement dans un isolement coupé des autres. Il ajoute la nécessité de donner une signification à ce que l'on vit. "Donner un sens à une épreuve tragique c'est mettre dans son âme une étoile du berger qui indique la direction".
Depuis le 17 mars, les Français vivent confinés à leur domicile. Cette situation nouvelle est plus ou moins bien vécue par chacun. Passée l'annonce du confinement et la surprise qu'elle a pu provoquer, les repères et les habitudes sont bouleversés.
La promiscuité au sein du domicile ou la solitude, la gestion de l’école à la maison, le télé- travail peuvent être stressants psychiquement.
A cela s'ajoute, la peur de la maladie et de la contamination mais aussi un vécu d'impuissance même si la nécessité et l'obligation du confinement sont acceptées. Ce vécu d'impuissance, générateur d'un sentiment de tristesse, peut faire le lit de futurs troubles dépressifs.
Les incertitudes et les inquiétudes quant à l'avenir peuvent également être facteurs de stress, le sommeil est parfois perturbé.
Selon l'H.A.S (Haute Autorité de Santé), le contexte anxiogène et le confinement en lui-même peuvent être une source de fragilisation de l’état psychique de la personne lorsqu'elle a déjà des troubles psychologiques. Une attention toute particulière doit donc leur être portée. En cas de nécessité, il ne faut pas hésiter à solliciter l'aide du médecin traitant et/ou d'un psychiatre.
Le contexte d'épidémie et le confinement peuvent donc naturellement influer sur le fonctionnement psychique. Cependant, nous vous proposons quelques pistes pratiques, issues des Thérapies Cognitives et Comportementales, pour tenter de faire face au vécu d'impuissance et à ce qu'il génère en prenant possession de ce temps présent disponible.
La situation actuelle est, comme nous l'avons évoquée, génératrice d'émotions et de pensées. Le vécu d'impuissance, les frustrations et privations, le caractère imprévisible des événements peuvent susciter toute une gamme d'émotions : anxiété, irritabilité, colère, tristesse, découragement, ennui... Ces émotions peuvent être plus ou moins fortes selon les jours et variables au cours d'une même journée.
Identifier, reconnaître ses émotions et leur nature, les recueillir avec bienveillance et les accepter, est soulageant. Sans banaliser ni dramatiser, il s'agit d'accepter ce que l'on ressent en ayant conscience que le contexte le favorise. Le fait de pouvoir mettre des mots pour soi mais aussi de le partager avec autrui est déjà apaisant.
Bien connaître les risques et les moyens de se protéger du coronavirus est essentiel.
S'informer de l'évolution de la pandémie et des mesures mises en place l'est également.
Il s'agit donc de rester informé sans glisser vers une sur-information qui serait génératrice de pensées anxieuses et de stress. Limiter son accès quotidien aux médias reléguant l'information est donc nécessaire. Dans ce contexte, s'informer à deux moments de la journée permet d'obtenir les renseignements nécessaires sans tomber dans un excès qui pourrait avoir des effets négatifs.
Le confinement bouleverse les repères et habitudes sociales. L'isolement peut être source de solitude et d'ennui. Conserver des liens avec les proches malgré l’impossibilité de se côtoyer est source de réconfort. C'est aussi l'occasion de témoigner son soutien aux êtres que l'on aime et ainsi de se sentir utile aux autres. Enfin, garder le contact prépare à l'avenir et au moment où les retrouvailles seront possibles.
Que l'on vive seul ou à plusieurs, il est important de garder un rythme de vie qui tienne place de repère. Il s'agit de conserver les habitudes encore réalisables et/ou d'en mettre en place de nouvelles. Prendre soin de son sommeil en répondant à ses besoins est d'autant plus important dans une situation éprouvante.
En fonction des possibilités et de son mode de vie, mettre en place une activité physique et des temps à l'extérieur. Enfin, prendre soin de soi, privilégier les activités-plaisir seul ou à plusieurs. Si l'on vit avec d'autres, composer entre des temps avec eux et d'autres que l'on garde rien que pour soi.
Pour palier et faire face au vécu d'impuissance, éviter l'ennui dans ce qu'il peut avoir de négatif et garder un bon contrôle, il est nécessaire de rester actif. L'activité permet de prendre possession du temps. Réaliser des choses qui font sens induit un sentiment d'efficacité apportant du plaisir et de la satisfaction. Etre actif permet de moins subir la situation et de ne pas se laisser dériver vers un temps diffus où les pensées négatives occuperaient tout l'espace. Se donner régulièrement des objectifs simples et réalisables dans l'actuel contribue donc à mieux gérer ce temps disponible et à faire face au sentiment d'impuissance généré par le confinement.
Depuis le 17 mars, les Français sont confinés à leur domicile pour limiter la propagation du coronavirus ayant engendré la pandémie de COVID-19. Cette situation inédite par son ampleur est plus ou moins bien vécue individuellement.
Le confinement est une expérience exceptionnelle qui peut avoir des conséquences positives ou négatives selon le vécu de chacun. Les conditions dans lesquelles il se déroule sont des facteurs notables (conditions du logement, solitude, ennui, perte de revenus, manque ou sur-information). A cela s'ajoute la peur de la contamination et de la maladie qui résonne plus ou moins fortement selon les individus.
Des études récentes démontrent que le confinement, lorsqu'il dépasse une durée de dix jours et lorsque la date de fin est incertaine, engendre des répercutions psychologiques. Selon ces études, des effets s'assimilant à un stress post-traumatique, mêlant peur et anxiété, peuvent être observés.
Enfin, le confinement et tout ce qui en découle rend plus particulièrement vulnérables les sujets déjà fragiles psychiquement ainsi que le personnel de santé soumis à rude épreuve.
Dans le contexte actuel, l'Inserm, au sein du département de psychiatrie de Strasbourg, vient de lancer une enquête pour explorer ces impacts.
Durant la crise sanitaire, je reste à votre écoute. Afin de respecter le confinement, le suivi psychologique sera assuré par téléconsultations. Par ce biais, le travail thérapeutique peut être mené sans rupture et accompagner ce temps peu ordinaire du confinement.
L’épidémie de COVID-19 et le confinement obligent au présent dans ce qu'il peut avoir d'étrange aujourd'hui. Chacun et chacune le vit et l'éprouve singulièrement et différemment.
Les repères et habitudes sont bouleversés. Le temps est comme suspendu à l'actualité présente tout en étant relié à un avenir incertain qui peut mobiliser une attente anxieuse.
Le contexte actuel, l'absence, le vide, la solitude et les incertitudes sont naturellement vecteurs de stress et d'anxiété. Une aide psychologique peut s'avérer utile voire nécessaire. En ce sens, l'utilisation des téléconsultations est un outil dont nous disposons pour faire face à cette situation exceptionnelle et proposer un soutient psychologique. La prise de rendez-vous se fait par téléphone.
Comme nous l'avons vu, Winnicott, pédiatre et psychanalyste, s'est beaucoup intéressé aux premières années de la vie d'un enfant. Dans le contexte de la seconde guerre mondiale, il a été conseiller du gouvernement Britannique pour les plans d'évacuation des enfants de Londres. Cela a nourri sa réflexion autour des enjeux et des liens entre séparation, privation et délinquance. Partant de son intense pratique clinique, il a dégagé un certain nombre de concepts qui permettent de mieux comprendre la première expérience de l'individuation et comment la personnalité se développe.
« Si vous voulez décrire un bébé vous vous apercevrez que vous décrivez un bébé et quelqu’un d’autre. Un bébé ne peut pas exister tout seul, il fait essentiellement partie d’une relation.»
Donald W. Winnicott, Le bébé en tant que personne, in L'enfant et le monde extérieur. Le développement des relations. 1947.
Ainsi selon sa célèbre formule, et en se référant aux travaux de la psychanalyste Anna Freud, Winnicott indique que l'on est d'emblée face à un couple mère-bébé basé sur des interactions entre des besoins et des réponses. Il faut entendre par "mère" la personne qui prend cette fonction auprès de l'enfant, que soit réellement elle ou son substitut. Winnicott insiste donc sur l'impossibilité d'isoler le nourrisson de son environnement. Il souligne l'importance du rôle parental compte tenu de l'immaturité du tout petit, immaturité physiologique et psychique, qui le rend entièrement dépendant (phase primitive de 0 à 4-5 mois).
En effet, à ce stade, le nouveau-né n'a pas encore acquis le "sentiment de continuité d'être" qui est sera à la base de son Moi (Self) . Il est encore dans un état psychique primitif de non-séparation et de non-intégration où il n'a pas idée de son existence ni de l'environnement en tant qu'environnement, son Moi n'est pas encore constitué.
C'est par les interactions entre le bébé et son environnement, les réponses données à ses besoins, qu'il va pouvoir avoir l'illusion qu'il existe une réalité extérieure qui répond magiquement à ses attentes.
Selon Winnicott, la "préoccupation maternelle primaire" est un état d'empathie de la mère qui s'identifie plus ou moins consciemment à son nouveau-né pour savoir ce dont il a besoin, comment le porter ("holding") et comment le traiter ("handling").
Cet état fusionnel se développerait au cours de la grossesse pour atteindre son apogée dans les premières semaines suivant la naissance. Cela impliquerait que la femme puisse et veuille bien se détourner de certains de ses intérêts personnels pour diriger son attention vers son bébé de manière quasi exclusive.
Winnicott ajoute que la mère doit être en bonne santé pour atteindre cet état de repli, de dévotion et d'hypersensibilité qu'il nomme "maladie normale". Elle doit être également en capacité de s'en libérer au fur et à mesure que le bébé grandit, introduisant progressivement du manque nécessaire à l'élaboration du désir. La préoccupation maternelle primaire, en répondant aux besoins du bébé induirait chez lui un "sentiment continu d'exister suffisant" sur lequel repose le début de structuration du Moi.
Pourquoi "mère suffisamment bonne" ? Pourquoi ni trop bonne ni pas assez ?
Après avoir souligné l'importance initiale de la préoccupation maternelle primaire, Winnicott insiste sur la nécessité que l'enfant puisse faire l'expérience progressive de la frustration et du manque afin de pouvoir ressentir ses propres besoins. Un environnement trop bon qui ne laisserait pas la place à l'attente et comblerait instantanément tous les besoins priverait le bébé de la possibilité d'éprouver des envies et de se manifester.
A contrario, un environnement pas suffisamment bon (not good enough), qui ne répondrait pas aux besoins du bébé, ne fournirait pas le cadre indispensable à l'édification de sa personnalité. Le Moi précoce du bébé, non soutenu par le soins maternels qui lui permettraient de se rassembler, ne pourrait faire face constamment aux empiétements de la réalité extérieure et aux exigences pulsionnelles. Dans ce contexte carencé, l'enfant serait aux prises avec une angoisse extrême. Son Moi resterait immature et risquerait même la désintégration, le morcellement.
Suivant cette première phase de dépendance totale vient une phase de "dépendance relative" (4-6 mois à 12 mois) où l'enfant va peu à peu pouvoir se différencier de son environnement. Progressivement, il va quitter son état d'omnipotence et d'illusion d'être satisfait magiquement pour établir un début de relation objectale.
Ce cheminement, il ne peut le faire qu'avec elle. En effet, pour pouvoir se différencier en sortant de la fusion, le bébé doit faire l'expérience courte du manque qui lui permettra de se manifester pour que l'on réponde à ses besoins. La phase de dépendance relative est donc avant tout une désadaptation progressive de la mère.
Ce début de relation objectale initie pour le bébé "des objets-autres-que-moi" que Winnicott nomme également "objets transitionnels"... A suivre dans la partie 3.
Trente textes, de 1935 à 1963, dépeignant le vaste domaine d'investigation de Winnicott. De "La préoccupation maternelle primaire", à "L'adolescence" en passant notamment par "La tendance antisociale" et l'étude de "La capacité d'être seul". Tout au long, les aménagements du cadre thérapeutiques inventés par Winnicott de manière originale, vivante et ludique.
Donald Woods Winnicott est né le 7 avril 1896 à Plymouth dans le sud-ouest de l'Angleterre. Il est mort le 28 janvier 1971 à Londres. Marié à deux reprises, il n'a pas eu d'enfants.
Benjamin d'une fratrie de deux sœurs, il grandit entouré de femmes (mère, sœur, grand-mère, nourrice). Son père, J. Frederick Winnicott, tient une commerce de lingerie féminine et s'investit activement dans la vie locale politique et sociale. Il est peu souvent présent à la maison où il se montre plutôt effacé. Donald a eu donc plus à faire à un univers féminin. Sa mère, Elizabeth Woods meurt lorsqu'il a 29 ans. Dans un de ses poèmes, elle est présentée comme une mère d'humeur plutôt dépressive. Certains y voient l'origine de sa profession de thérapeute. D'autres les prémices de ses préoccupations concernant les facultés de la mère à être "suffisamment bonne" pour son enfant et les possibilités de celui-ci à pouvoir intégrer son absence en développant la "capacité à être seul."
"Ma mère sous l’arbre pleure
Très tôt, Winnicott se passionna pour la biologie darwinienne. Il entreprit des études médicales et se spécialisa en pédiatrie. Pendant quarante ans, il exerça au Paddington Green Children's Hospital de Londres où il estima avoir vu environ 60000 mères et enfants.
Dés la fin des années vingt, il s'intéressa aux travaux de Freud et s'engagea dans une formation analytique à travers plusieurs "tranches" d'analyse. Tout sa vie, il travailla auprès d'enfants,
dans un va-et-vient perpétuel entre une orientation pédiatrique et une orientation psychanalytique. Ainsi, Winnicott n'a eu de cesse de tricoter sa
pratique et sa théorie en alliant des notions issues de la biologie, de la physiologie et de la psychanalyse. Ses travaux théoriques s'attachent surtout aux premières années de la vie de
l'enfant et à ses interactions avec son environnement. S'il a essentiellement décrit les relations précoces mère-enfant, il a aussi souligné l'importance du père
dans sa fonction séparatrice. Selon lui, "à mesure qu'un enfant grandit, il faut dresser des barrières de plus en plus nettes aux exigences que
l'enfant a le droit d'imposer à sa mère". C'est en mettant le holà, "qu'il prend de l'importance aux yeux de son enfant".
Sa pensée originale et jamais figée a toujours été en lien avec sa pratique clinique de thérapeute d'enfants et d'adultes.
"Analyser me procure du plaisir, mais j'anticipe toujours avec joie la fin de chaque analyse. L'analyse pour l'analyse ne signifie rien pour moi. Je pratique l'analyse parce que le patient a besoin de passer par là. Si le patient n'a pas besoin d'analyse, je fais autre chose."
Winnicott, in Les Visées du traitement psychanalytique, 1962.
Son indépendance d'esprit et son non-conformisme l'ont placé dans la continuum de la psychanalyse infantile de l'époque, représentée par Anna Freud et Mélanie Klein, tout en le
situant en marge de ces courants et en refusant de prendre un rôle de leader.
D'un point de vue pratique, Winnicott a innové en apportant des variations techniques dans le cadre psychanalytique dit classique afin de l'adapter aux patients avec lesquels il travaillait. Avec les enfants, fort de son humour, de la part infantile en lui et de son plaisir à jouer, il a amorcé de nouvelles façons de faire que les analystes d'aujourd'hui font à leur tour évoluer (tel le jeu de dessin appelé "Squiggle"permettant à l'imaginaire et au préconscient de l'enfant de s'exprimer. Dans cette aire de jeu partagée, enfant et thérapeute ont plaisir à se rencontrer, communiquer et créer ensemble).
« Je ferme les yeux et je laisse courir mon crayon courir, comme ça, c’est un squiggle."
« Tu en fais quelque chose d’autre puis c’est à toi de jouer; tu fais un squiggle et c’est moi qui le transforme.»
Avec ses patients adultes, il n'a eu de cesse d'innover en s'inspirant de ce qu'il avait compris auprès des touts petits. On lui doit notamment ses travaux sur la construction de la personnalité, dans ses stades les plus archaïques. Ainsi, il a développé la notion de "self". Pour lui, le self correspond au sentiment d'exister individuellement et de manière autonome. Plus précisément, il s'agit du sentiment d'habitation, dans le corps, de la psyché. Winnicott a travaillé à distinguer un "faux-self" et un "vrai-self", tous deux présents en chacun de nous mais dans des proportions variées selon l'organisation de la personnalité.
Par là-même, ses apports ont profondément marqué la psychanalyse contemporaine ouvrant de nouvels horizons. D'ailleurs, certaines de ses notions, telle que l'importance du doudou comme "objet transitionnel", font parties intégrantes de notre manière de penser l'enfant...
Une des premières biographie francophone. L'auteur y distingue deux périodes dans la vie de Winnicott : la première, de 1896 à 1952. Il s'agit du récit de son enfance et de sa jeunesse mais aussi de son passage de la pédiatrie à la psychanalyse. La seconde, de 1953 à sa mort en 1971, est la période de la maturité, où il affirme ses positions d'analyste «indépendant». Une période de création intense pendant laquelle il construit ses propres théories et multiplie les publications et les conférences.
Sigmund Freud a élaboré deux conceptions de l'appareil psychique que l'on nomme topiques. Le terme "topique" vient du grec topos qui signifie "lieu". En effet, il s'agissait pour Freud d'expliquer le fonctionnement mental humain en situant concrètement et visuellement ses divers constituants psychiques, leurs interactions et leurs fonctions.
En 1900, dans "l'interprétation des rêves" (chapitre VII), Freud expose sa théorie de la première
topique en divisant l'appareil psychique en trois systèmes : Conscient, Préconscient et Inconscient. Ces trois régions de l'appareil psychique ont leurs propres caractéristiques, leur fonctionnement et leurs modes d'interaction. Entre chaque
lieu, Freud décrit des censures ou frontières qui inhibent et contrôlent le passage de l'un à l'autre.
A partir de 1920, Freud complète et enrichit cette première conception avec la seconde topique. Ainsi, après avoir décrit les systèmes en jeu, Freud propose une cartographie des grandes instances psychiques qui opèrent en chacun de nous et forment notre personnalité.
A partir de la découverte de l'importance des diverses identifications dans la formation de la personnalité, Freud déploie une théorie où trois instances psychiques interviennent avec leurs spécificités. Cette approche tendrait à décrire la manière dont le sujet se construit et se conçoit lui-même.
Le ça ( en anglais Id) est le lieu des pulsions, notamment de la libido ( énergie vitale qui englobe nos désirs, nos envies, nos pulsions de vie. De manière générale désigne et notre activité sexuelle concrète et imaginaire). Le ça ignore les jugements de valeurs, la morale, le bien ou le mal. Son fonctionnement est régi par le principe de plaisir, il n'a que faire du principe de réalité. Il pousse à la jouissance outrepassant le principe de plaisir et défiant les interdits.
On entend par principe de plaisir, le fait que les pulsions ne cherchent qu'à s'écouler par les voies les plus courtes. Ainsi, l'ensemble de l'organisation psychique tend, par le principe de plaisir, à éviter le déplaisir (augmentation de l'excitation pulsionnelle) et procurer du plaisir (réduction de la quantité d'excitation et apaisement) . Il s'agit donc là d'un fonctionnement économique d'auto-régulation des excitations quand bien même certaines tensions peuvent être agréables. Les pulsions feraient progressivement l’apprentissage de la réalité qui seul leur permet, à travers les détours et les ajournements nécessaires, d’atteindre la satisfaction recherchée.
Au début de la vie, le Ça est la première instance, avant l'apparition de la conscience de soi. C'est donc une instance archaïque d'où découlent les autres instances. Pour expliquer simplement, Freud écrit : « Le Moi représente ce qu'on appelle la raison et la sagesse, le Ça, au contraire,est dominé par les passions. »
Du fait de cette logique de satisfaction immédiate du plaisir qui n'a que faire du temps ou de la réalité, le ça entre en conflit avec les autres instances psychiques que sont le moi et le surmoi.
"C’est la partie la plus obscure, la plus impénétrable de notre personnalité. [Lieu de] Chaos, marmite pleine d’émotions bouillonnantes. Il s’emplit d’énergie, à partir des pulsions, mais sans témoigner d’aucune organisation, d’aucune volonté générale; il tend seulement à satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir. Le ça ne connaît et ne supporte pas la contradiction. On y trouve aucun signe d’écoulement du temps."
Sigmund Freud
Le Moi (en anglais Ego) est une partie du ça qui a subi une différenciation particulière en étant au contact avec la réalité extérieure . C'est l'instance psychique à laquelle se rattache la conscience et c'est lui qui communique avec le monde extérieur. Son rôle est de préserver l'équilibre psychique du sujet en s'adaptant aux contraintes de la réalité extérieure. Une partie du Moi accède à la conscience alors qu' une autre partie est infiltrée par l'inconscient du fait des ressentis internes. Le moi est donc à la fois conscient et inconscient.
C'est le Moi qui contrôle et exerce un droit de censure notamment sur les rêves. Il participe à la mise en œuvre du mécanisme de refoulement qui permet de maintenir dans l'inconscient ce qui le dérange. En effet , le Moi s'efforce de substituer le principe de la réalité au principe du plaisir qui seul affirme son pouvoir dans le Ça. Le principe de réalité est associé au principe de plaisir qu'il vient réguler. De ce fait, il tend à ajourner la satisfaction immédiate du plaisir en lui proposant des voies moins courtes en adéquation avec la réalité extérieure. D'un point vue économique, le principe de réalité transforme l'énergie pulsionnelle libre (processus primaires) en énergie liée (processus secondaire).
Ainsi, dans la théorie psychanalytique, la notion de principe de plaisir est donc toujours couplée à celle de principe de réalité. Toutefois, il apparaît qu'ils peuvent être en contradiction, notamment dans le rêve qui vise à l'accomplissement d'un désir inconscient et qui répond à une toute autre logique.
"Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison" et Freud le définit comme une "pauvre créature" qui souffre car elle subit « la menace de trois dangers, de la part du monde extérieur, de la libido du ça et de la sévérité du surmoi ".
Ce tiraillement du Moi, compte tenu de son rôle de médiateur, fait de lui le lieu de l'angoisse quand il est débordé et de la culpabilité quand il échoue dans sa mission.
Le symptôme est alors considéré comme l'expression d'un compromis entre des désirs, des défenses et des interdits contradictoires (exemple : conflit psychique
entre des désirs du ça et des exigences morales opposées).
Ainsi, pour la psychanalyse, le symptôme a une signification qu'il s'agit de déchiffrer pour s'en affranchir. C'est par ce travail de mise en lien et de recherche du sens, que le patient analysé pourra sortir de l'infernale répétition de son symptôme et éviter qu'il ne se déplace.
"Un adage nous déconseille de servir deux maîtres à la fois. Pour le pauvre moi la chose est bien pire, il a à servir trois maîtres sévères et s'efforce de mettre de l'harmonie dans leurs exigences. Celles-ci sont toujours contradictoires et il paraît souvent impossible de les concilier ; rien d'étonnant dès lors à ce que souvent le moi échoue dans sa mission. Les trois despotes sont le monde extérieur, le surmoi et le ça."
S. Freud, La décomposition de la personnalité psychique,
in Nouvelles conférences sur la psychanalyse, 1936
« Les désirs qui n’ont jamais surgi hors du Ça, de même que les impressions qui y sont restées enfouies par suite du refoulement, sont virtuellement impérissables et se retrouvent, tels qu’ils étaient, au bout de longues années. Seul, le travail analytique, en les rendant conscients, peut parvenir à les situer dans le passé et à les priver de leur charge énergétique; c’est justement de ce résultat que dépend, en partie, l’effet thérapeutique du traitement analytique. »
S.Freud,
Nouvelles conférences de psychanalyse.
Le Sur-Moi (en anglais Super-Ego) est une entité à part entière à l'intérieur du Moi. Il est l'héritier des interdits et des normes parentaux. Il est également le descendant du Surmoi de nos parents. C'est la Loi intérieure qui dicte ce qui est bien ou mal. Sévèrement voire même cruellement, il juge, censure et punit le Moi aux prises avec les exigences pulsionnelles du ça.
En venant contrer le ça, le Surmoi joue également un rôle protecteur de l'équilibre psychique et de prise en compte d'autrui. C'est cette petite voix qui résonne et nous dit qu'il ne faut pas ou que l'on doit.
Le Surmoi ouvre la voie vers un Idéal que le sujet s'efforce de rattraper. Cependant, un Surmoi trop fort peut se transformer en bourreau qui fait souffrir. Il devient alors générateur d'un fort sentiment de culpabilité et de dépréciation de soi.
Le travail de la cure psychanalytique, par la mise en mots et la compréhension de soi-même, peut alors permettre d'en adoucir
les contours.
"Le surmoi sévère ne perd pas de vue le Moi et, indifférent aux difficultés opposées par le ça et le monde extérieur, lui impose les règles déterminées de son comportement. S'il vient à désobéir au surmoi, il en est puni par de pénibles sentiments d'infériorité et de culpabilité. Le moi ainsi pressé par le ça, opprimé par le surmoi, repoussé par la réalité, lutte pour accomplir sa tâche économique, rétablir l'harmonie entre les diverses forces et influences qui agissent en et sur lui : nous comprenons ainsi pourquoi nous sommes souvent forcés de nous écrier : "Ah, la vie n'est pas facile !" "
S. Freud, in La décomposition de la personnalité psychique,
Au départ, Freud ne fait pas de distinguo entre Surmoi et Idéal du moi. Puis, ses études sur le narcissisme, l’emmèneront à préciser cette notion. L'Idéal du moi est l'instance qui fait converger les identifications aux parents et le narcissisme (idéalisation du moi nommée Moi idéal).
En effet, l'idéal du moi d'une personne est un assemblage, un patchwork de modèles pris au départ dans l'environnement familial puis dans tous les environnements que le sujet peut côtoyer (amical, professionnel, culturel...). Il se construit donc, par identifications, à partir de relations d'objets, c'est-à-dire de personnes aimées et souvent idéalisées.
C'est un modèle auquel le sujet cherche à se conformer. Cette instance sert en partie les exigences du Surmoi en dictant au Moi les conduites à suivre pour réaliser ses attentes.
" Les effets des premières identifications, qui ont lieu au tout premier âge, garderont un caractère général et durable. Cela nous amène à la naissance de l'idéal du moi, car derrière se cache la première et la plus importante identification de l'individu : l'identification au père de la préhistoire personnelle. C’est une identification directe, immédiate, plus précoce que tout investissement d’objet."
S.Freud, Le moi et le sur-moi
in Le moi et le ça, 1923.
De nos jours, les marquages corporels, tels que le tatouage ou le piercing, ne sont plus considérés comme des pratiques marginales connotées négativement mais comme un phénomène culturel particulièrement prisé à l'adolescence. Nous aborderons ici la question du tatouage chez l'adolescent lorsqu'il n'y a pas de pathologie psychique avérée.
Lors de cette période charnière qu'est l'adolescence, plus enfant et pas encore adulte, l'individu peut être troublé par tout ce qu'il ne contrôle pas des changements pubertaires. De même qu'il est souvent inquiet quant à son avenir et ambivalent quant à sa place dans le monde des adultes qui lui semble inaccessible. Bien souvent, il souhaite se fondre dans le groupe de ses pairs adolescents tout en arborant des signes qui font de lui un être unique. Le tatouage peut alors permettre de se conformer à sa classe d'âges et à ses codes notamment esthétiques tout en revendiquant son identité personnelle.
Face à toutes ces préoccupations, l'adolescent va chercher un moyen de se réapproprier son corps, de se distinguer de sa famille et de prendre son autonomie. Les marques corporelles, sur la peau à la frontière entre le dedans et le dehors, peuvent alors être considérées comme une manière symbolique de prendre possession de soi à défaut de pouvoir contrôler son existence.
Dans les sociétés traditionnelles, nous avons vu que le tatouage pouvait faire partie de rites de passage permettant la transmission et la filiation. Dans nos sociétés contemporaines, il s'agit plutôt d'un épisode de l'existence visant à prendre son autonomie en affirmant l'appartenance de son corps et son individualité.
De part ces signes tégumentaires, l'adolescent peut se faire remarquer et attirer le regard sur un mode provocateur, ludique ou séducteur. Ceci le rend singulier et peut lui permettre de mieux s'accepter en se faisant à son image avec sa propre "marque de fabrique". Les marques corporelles auraient alors une fonction narcissisante "qui permet de se reconnaitre et de se revendiquer comme soi".
Les significations du tatouage sont subjectives c'est-à-dire que l'on ne peut pas appliquer une correspondance entre l'acte de se faire tatouer, l'endroit du corps ou le motif choisis et une interprétation d'ordre général. Pour chacun, il s'agit de significations personnelles et intimes dont seul le sujet est possesseur même s'il n'en connait pas consciemment le sens. Les marques corporelles sont alors des récits d'existence dont le corps garde la mémoire.
"La modification corporelle est une limite symbolique dessinée sur la peau, elle fixe une butée dans la recherche de signification et d'identité, elle est une sorte de signature de soi par laquelle l'individu s'affirme dans une identité choisie." David Le Breton
Se faire tatouer n'est donc pas un acte anodin. Bien souvent les parents sont opposés à la démarche avant la majorité légale notamment par crainte que l'adolescent ne regrette son tatouage. Il est alors important, mais chose pas toujours aisée, d'ouvrir et de maintenir le dialogue avec l'adolescent en le questionnant sur ses envies et motivations. Écouter et inviter l'adolescent à mettre des mots sur ce que représente pour lui cette démarche permet de déchiffrer le message qui bien souvent est une adresse et une manière d'interroger les limites. Qu'il soit d'accord ou pas, le parent doit faire référence à l'importance de se donner du temps pour y réfléchir ensemble.
Dans ce livre, Xavier Pommereau, psychiatre français spécialiste de la question adolescente, explore le langage de la peau afin de faire la part entre ce qui relève de l'ordinaire et ce qui doit inquiéter.
À quoi ressemble un père ? Existe-t-il ? Est-il un homme, fort, doux ? Peut-on s'en passer ou faut-il toujours s'en créer ? Est-il réel ou imaginaire ? Un modèle ou un rival ? Parce qu'on en a tous un, mais qu'il ne semble jamais parfait : à quoi sert un père ?
Les deux textes contenus dans ce livre constituent une présentation de la psychanalyse qui s'adresse d'abord aux non-spécialistes. Les Cinq leçons sur la psychanalyse sont les conférences prononcées par Freud en 1909 lors de son voyage aux États-Unis, où la psychanalyse était encore largement ignorée. On y trouve un récit des origines de la psychanalyse
Les pères ont une influence décisive sur l’avenir de leur fille, sur la femme qu’elle sera, sur les choix de vie qu’elle fera. Pour elles, la relation qui les unit à leur père est déterminante, et elle le restera quand, de jeunes filles, elles deviendront mères, amantes, épouses.Pour que pères et filles se rencontrent et se comprennent, il leur faut souvent toute une vie.
"Ce sont de bons élèves. Ni décrocheurs, ni surdoués : des collégiens comme les autres. Un jour, pourtant, ils ont éprouvé une peur panique à l’idée de retourner à l’école.
« Phobie scolaire » : l’expression est récente, et le mal qu’elle décrit encore mystérieux. Chaque année, des milliers d’adolescents disparaissent des cours de récréation. La
scolarité leur est devenue insupportable. Pourquoi ces jeunes font-ils un refus de l’école ? Quelles sont les peurs qui les tétanisent ? Les adultes sont désemparés : enseignants,
mais aussi parents, qui voient leur enfant s’enfermer dans son mal-être."
"À Montpellier, une pédopsychiatre accueille ces jeunes adolescents déscolarisés en hôpital de jour. Elle les aide à cerner leurs angoisses, à apprivoiser leurs peurs pour mieux les surmonter. Pour la première fois, une caméra a pu suivre le travail du docteur Hélène Denis et de son équipe. Ce sont d’autres apprentissages qui se jouent entre ces murs : apprendre à se connaître par la psychothérapie, à respirer par le yoga, à s’entraider par les jeux de rôle… Une petite salle de classe, avec un professeur unique, maintient le lien avec l’univers scolaire."
"Les troubles anxieux de l’enfant et l’adolescent sont peu connus et reconnus en France. La thérapie cognitive et comportementale a montré son efficacité dans ces pathologies depuis de nombreuses années. Cet ouvrage propose une description de ces troubles afin de faciliter le diagnostic puis il décrit deux programmes thérapeutiques. Ces programmes ont été prévus pour des enfants et adolescents souffrant d’un trouble anxieux caractérisé."
Festival organisé par la Fondation Falret et le CNASM (Centre National de l'Audiovisuel en Santé Mentale). Depuis 1977 le festival psy de Lorquin se veut le fer de lance de l'actualité audiovisuelle dans le champ de la santé mentale en présentant les réalisations de l'année, tournées par des professionnels de l'image, des professionnels du soin, mais également des associations, des familles ou des usagers.
"Charles est né le 28 novembre 1984 et est déclaré normal à la naissance. Au bout de plusieurs mois pourtant, le verdict tombe : les médecins le déclarent handicapé mental. face à ce diagnostic, le mariage de ses parents se brise et il est alors ballotté entre plusieurs membres de la famille. ce documentaire est l'histoire d'une famille en lutte contre cette douloureuse prédiction. C'est aussi et avant tout l'histoire de Charlie, son évolution, celle des personnes qui au quotidien l'ont accompagné ou qui l'accompagnent toujours, et enfin son droit à la part de bonheur"
La question « féminine » est peut-être plus refoulée encore que celle de la sexualité en général. C’est une chose de refouler la sexualité. C’en est une autre de penser la sexuation, la division ou aussi les relations, qui divisent d’ailleurs, et depuis le début, jusque dans la psychanalyse. Y a-t-il sexualité « féminine » et « masculine » ? L'inconscient est-il sexué ?
En 1898, Freud écrivait à Fliess que bien loin de la sous-estimer, il attendait de la bisexualité toutes les autres lumières. Il ne semble pas que cet espoir se soit jamais réalisé puisque, trente ans plus tard, il déplorait que « la doctrine de la bisexualité demeure encore dans une grande obscurité, et [que] nous ne pouvons en psychanalyse que ressentir comme une grave perturbation le fait qu’elle n’ait pas encore trouvé de connexion avec la doctrine des pulsions».
Ce livre, à travers des instantanés de séances, cherche à faire entendre la parole souvent dérangeante, et en dépit du bon sens, de l’inconscient. Le bouleversement des anciennes rigidités familiales, les nouvelles libertés du choix sexuel ont le « mérite » de révéler mieux que jamais l’âpreté de la relation homme-femme, l’expérience à la fois éprouvante et passionnante de leur altérité.Les « vérités » de la psychanalyse ne sont pas toujours bonnes à entendre – l’inconscient ignore le « politiquement correct » –, mais au moins elles ne font pas l’impasse sur la complexité des vies intérieures.
L'une de nos plus secrètes métamorphoses est la bisexualité psychique. Cette notion troublante de la psychanalyse recouvre la présence obscure et mouvante du " féminin " chez l'homme et du " masculin " chez la femme.
Premier volet de l'émission radiophonique, en quatre épisodes, consacrée au psychiatre et psychanalyste Jacques Lacan. Et si le plus grand enseignement de la psychanalyse était que la vérité, votre vérité, existe ? Mais que vous ne pourrez jamais la prendre entièrement, et qu’en voir un bout, déjà, est une victoire. Reste à savoir par quel bout la prendre, ou par quel bout l’apprendre...
Avec finesse et tendresse, le réalisateur italien Marco Bellochio sonde une fois de plus les méandres de l'enfance mêlant réalité
et imaginaire. Ce récit est issu du roman autobiographique du journaliste Massimo Gramellini, "Fais de beaux rêves, mon enfant", best-seller en Italie. Magnifiquement interprété par les
comédiens Valerio Mastandrea et par Bérénice Bejo mais également par le jeune Nicolo Cabras au regard d'un noir bouleversant.
Turin, 1969. Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Quelques jours après, son père le conduit auprès d'un prêtre qui lui explique qu'elle est désormais au Paradis. Massimo refuse d'accepter cette disparition brutale. Année 1990. Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Le film construit à travers des flash-back , retrace le vécu de Massimo à différents âges de sa vie où s'exprime un traumatisme de l'enfance en partie enfoui.
Une émission radiophonique qui éclaire la "nébuleuse psy" en donnant des précisions sur les différences entre les différents professionnels du fonctionnement psychique que sont les psychiatres, les psychologues, les psychanalystes ou les psychothérapeutes.
Comme le souligne Christophe André, il ne faut pas hésiter à poser des questions au professionnel sur sa formation, ses références théoriques, les outils utilisés... Il est primordiale de se sentir en confiance pour pouvoir s'engager dans un travail sur soi.
A l'antenne, le psychiatre Christophe André ainsi que les psychosociologues Dominique Picard et Sylvain Delouvée démasquent des idées reçues :
"Si nous voulons être conscients de notre existence au lieu de nous contenter de vivre au jour le jour, notre tâche la plus urgente et la plus difficile consiste à donner un sens à la vie. Nous savons combien d'êtres humains ont perdu le goût de vivre et renoncé à faire des efforts parce que la vie, pour eux, n'avait plus aucun sens."
C'est ainsi que le psychologue autrichien Bruno Bettelheim, débute son ouvrage phare qu'est la Psychanalyse des contes de fées. Selon lui , les contes de fées aident l'enfant à faire face à ce qui lui semble déroutant dans la vie, lui ouvrent des pistes de compréhension, lui permettent de mettre de l'ordre et d'enrichir sa maison intérieure. Ces histoires lui parlent, consciemment et inconsciemment, de ses tumultes intérieurs sans les minimiser et en lui faisant entrevoir qu'il existe des solutions à ses difficultés
Prendre au sérieux les angoisses et les dilemmes existentiels, envisager des solutions et lutter contre les difficultés inhérentes à l'existence humaine tel serait l'enseignement des contes de fées.
"Les contes de fées, par exemple, posent le problème du désir d'une vie éternelle en concluant parfois : "Et s'ils ne sont pas morts, ils vivent encore à l'heure qu'il est."D'autres, qui se terminent ainsi : "Et ils vécurent toujours heureux", ne font pas croire un instant à l'enfant que la vie peut durer éternellement; ils indiquent qu'il n'y a qu'une façon de moins souffrir de la brièveté de la vie : en établissant un lien vraiment satisfaisant à l'autre."
Une émission radiophonique "Les chemins de la philosophie" qui aborde l'ouvrage de Bruno Bettelheim en mettant en exergue la richesse des contes de fées. Laissez-vous conter :
"L'histoire de Boucle d'Or illustre très bien la signification du choix difficile que doit faire l'enfant : doit-il être comme son père, comme sa mère ou comme un enfant ? (...) "Pour que l'enfant progresse, il faut que la constatation qu'il est encore un enfant s'associe à une autre prise de conscience : qu'il doit devenir lui-même, c'est-à-dire quelque chose de différent de ses parents et différent aussi du fait d'être simplement leur enfant".
Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées
"Les contes de fées ne traumatisent pas leurs jeunes lecteurs, ils répondent de façon précise et irréfutable à leurs angoisses, les informant des
épreuves à venir et des efforts à accomplir. Tel est le postulat de ce livre majeur où Bruno Bettelheim nous éclaire sur la fonction thérapeutique des contes
pour enfants et adolescents. "
Une anthologie de contes célèbres à (re) découvrir, et d'autres moins connus qui font de l'oeuvre de Grimm l'une des plus riches du patrimoine de la littérature enfantine.
La semaine du cerveau est un évènement annuel coordonné par la Société de Neurosciences depuis 1998. Cette manifestation internationale, organisée simultanément dans une centaine de pays et plus de 120 villes en France, a pour but de sensibiliser le grand public à l’importance de la recherche sur le cerveau. C’est l’occasion pour de nombreux chercheurs, médecins et étudiants bénévoles de rencontrer le public et de partager avec lui les avancées obtenues dans les laboratoires de recherche en neurosciences, d’en présenter les enjeux pour la connaissance du cerveau et les implications pour notre société.
Tables rondes, conférences, café des sciences, expositions, projections et interventions en milieu scolaire sont au programme de cet évènement sur Montpellier et ses environs. Pour connaître le programme, cliquez sur l'image :
Les psychothérapies cognitives et comportementales se différencient radicalement de la psychanalyse de par leur histoire, leurs modèles théoriques et leurs
visées distinctes. Il en est notamment de leurs conceptions respectives du symptôme d'où découlent des approches spécifiques.
Pour les Thérapies cognitivo-comportementales et selon les modèles théoriques qui les sous-tendent, le symptôme est l'expression d'une association indésirable entre une situation, un comportement, les cognitions et les émotions que cela génère. En effet, pour expliquer la formation d'un symptôme, les TCC font référence aux lois de l'apprentissage, aux conditionnements et aux modèles cognitifs. Cet abord postule que le comportement est consécutif aux cognitions et aux émotions suscités par une situation déclenchante.
Les TCC sont issues de la psychologie scientifique expérimentale et se réfèrent au DSM V pour établir un diagnostic. Ce sont des thérapies de l'ici et
maintenant dont le but visé est l'apprentissage de nouvelles façons de faire afin de se départir de celles qui font souffrir. Les TCC sont des thérapies
brèves et directives où le patient et le thérapeute collaborent activement ensemble. Dans les premiers temps, une analyse concrète de la situation
problème actuelle comprenant les antécédents innés ou acquis, appelée analyse fonctionnelle, est réalisée. A partir de cette analyse, des objectifs
concrets, réalistes et réalisables (SMART) sont dégagés. Un contrat thérapeutique est mis en place. Il décrit les objectifs et techniques envisagées. Entre
les séances, des tâches sont prescrites, elles visent au renforcement du moi. A différents moments de la thérapie, les effets du traitement sont évalués (échelles,
observations, questionnaires).
En psychanalyse, le symptôme est à la fois l'expression d'un trouble et de quelque chose d'étrange supposée avoir du sens et poser des questions sur la personne elle-même. En effet, le symptôme est pensé comme l'expression d'un conflit psychique inconscient. C'est une tentative de trouver un compromis entre un désir et la défense, compromis coûteux car source de souffrance. Pour le sujet qui en souffre, le symptôme a "un motif, un sens et une intention" qu'il s'agira de déchiffrer. Ce sens est l'expression d'une singularité, d'une histoire particulière et d'une logique inconsciente refoulée. Par les manifestations du symptôme, quelque chose dit que ça tiraille. Comme cela ne parvient pas à se penser ni à se dire par des mots, ça s'exprime autrement notamment par et dans le corps. Analyste et analysant sont comme deux archéologues à la recherche des traces d'un passé enfoui et d'une histoire à reconstruire.
A partir de cette conception du symptôme comme quelque chose qui a du sens, le travail analytique consistera notamment à en déchiffrer l'énigme grâce à la règle
de la libre association qui invite à "dire tout ce qui vient, comme cela
vient". Le travail s'attache à ce que vit le patient dans l'actuel de manière concrète et à faire des liens avec son histoire. En allant du conscient vers
l'inconscient, du présent vers le passé et inversement, mais aussi grâce aux interventions et à la relation au psychanalyste, l'analysant va peu à peu tisser des liens. Autrement dit, la psychanalyse permet le soulagement de la souffrance psychique en rendant leur sens et leur place
aux symptômes. C'est un processus de changement permettant, grâce à une meilleure connaissance de qui l'on est, des remaniements psychiques en
profondeur.
Les vendredi 1er samedi 2 février 2019 se tiendra à Montpellier un colloque international organisé par l'association "Zé Té Dessine" et le champs social de formation. Le thème de ces journées concerne le dessin de l'enfant en psychothérapie.
Ce colloque s'adresse à un public de professionnels : Personnels des établissements sociaux, médico-sociaux, sanitaires, scolaires. Thérapeutes, éducateurs, enseignants, animateurs d’ateliers.
"La psychanalyse ne ressemble pas vraiment aux publicités pour chauves : il n’y a pas eu un « avant » et un « après ». Il y a eu un présent de l’analyse, un « ici et maintenant » qui a commencé, qui a duré, s’est achevé. Je pourrais tout aussi bien écrire « qui a mis quatre à commencer » ou « qui s’est achevé pendant quatre ans ». Il n’y a eu ni début ni fin ; bien avant la première séance, l’analyse avait déjà commencé, ne serait-ce que par la lente décision d’en faire une, et par le choix de l’analyste ; bien après la dernière séance, l’analyse se poursuit, ne serait-ce que dans cette duplication solitaire qui en mime l’obstination et le piétinement : le temps de l’analyse, ce fut un engluement dans le temps, un gonflement du temps : il y au pendant quatre ans un quotidien de l’analyse, un ordinaire : des petites marques sur des agendas, le travail égrené dans l’épaisseur des séances, leur retour régulier, leur rythme."
"Trente mois durant, de janvier 1960 au 4 août 1962, ils formèrent le couple le plus improbable : la déesse du sexe et le psychanalyste freudien. Elle lui avait donné comme mission de l'aider à se lever, de l'aider à jouer au cinéma, de l'aider à aimer, de l'aider à ne pas mourir. Il s'était donné comme mission de l'entourer d'amour, de famille, de sens, comme un enfant en détresse. Il voulut être comme sa peau, mais pour avoir été la dernière personne à l'avoir vue vivante et la première à l'avoir trouvée morte, on l'accusa d'avoir eu sa peau. Telle est l'histoire. Deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer et qui ne purent se quitter. Des mots noirs et des souvenirs blancs. Dans la lumière adoucie d'un cabinet de psychanalyste se redit la dernière séance de Marilyn."
"En 1909, la notoriété de Freud est déjà immense. Il ne lui reste qu'à conquérir l'Amérique. Mais à New York l'attend le plus grand défi de sa carrière : déchiffrer l'âme d'un mystérieux tueur en série et réussir là où la police a échoué. Un formidable thriller où folie meurtrière et folles architectures s'entremêlent dans les méandres du cerveau démoniaque d'un assassin mégalomane."
Huit chaînes YouTube afin de mieux comprendre les concepts, théories et auteurs des domaines de la psychologie, de la psychiatrie et de la psychanalyse. A chacun son style mais pour tous le soucis de transmettre avec précision et humour.
Jérémie Gallen, psychologue clinicien et psychothérapeute explique les grandes théories de la psychologie et de la psychopathologie en s’appuyant sur « une culture plus ou moins geek », le tout entrecoupé de scènes de films.
Psycho-quoique, ce sont deux psychologues et un vidéaste dont le but est de vulgariser le plus possible les différents concepts psychanalytiques, afin d'offrir un autre regard sur les œuvres de la « pop-culture » (cinéma, séries, jeux vidéos).
Emmanuelle Laurent dit "Manu" est diplômée en psychologie clinique. Elle a aussi suivi des études de théâtre et entrepris une psychanalyse durant une quinzaine d'années. Sur sa chaîne au ton décalé voire un peu punk, elle aborde les concepts psychanalytiques. Dans ses différents épisodes de "Psychanalyse- toi la face", entre deux coups de pinceaux de blush, elle décrypte les notions de Freud à Lacan.
Le Psy Lab a été crée par deux psychiatres cinéphiles, Christophe Debien et Geoffrey Marcaggi, afin de rendre accessibles les domaines des neurosciences et de la psychiatrie mais surtout d'expliquer au plus grand nombre les mécanismes des maladies mentales. Chaque notion est illustrée par des extraits de cinéma, de séries ou de jeux vidéo.
Samuel Mergui est psychologue clinicien son objectif est de rendre accessible la psychologie sans pour autant la simplifier. Chaque épisode traite d'une thématique où sont abordés concepts et auteurs de manière originale et animée.
Pedro Sanchau, Docteur en psychologie cognitive, évoque les mécanismes des troubles mentaux avec une visée préventive. Pour ce faire, il utilise bien souvent des schémas et dessins explicatifs.
Le psychologue Kevin Bantsimba explique les concepts et propose ses analyses de films, séries et musiques.
Des vidéos d'humour ou de vulgarisation sur la psychologie et les sciences humaines. Nous y retrouvons notamment Ivan sur le divan de son psychanalyste...
« La psychanalyse permet de penser le renversement de l’amour dans la haine. Pourquoi ? Parce que dès l’instant où l’on aime quelqu’un on se lie à lui, on s’attache à lui. Et s’attacher à l’autre c’est mettre à mal quelque chose de notre autonomie si précieuse. Et s’attacher à un autre ou à une autre c’est aussi prendre le risque de la perdre un jour. C’est pour cela qu’une histoire d’amour est toujours une histoire de deuil, au fond. »
Sarah Chiche, écrivaine et psychanalyste
Que peut la psychanalyse dans l'amour ? Quels remèdes au chagrin d'amour ? Avec Sarah Chiche, clinicienne et psychanalyste, auteur de "Une histoire érotique de la psychanalyse" et Pacôme Thiellement, essayiste et vidéaste, auteur de "Sycomore Sickamour" .
Sans les femmes, il n'y aurait pas de psychanalyse. Elles en sont le moteur dès le début, comme inspiratrices, mais aussi comme créatrices et théoriciennes. Tel est le fil rouge de ce livre qui raconte, en cinquante-trois histoires, du temps de Freud à nos jours, la relation de la psychanalyse – et donc la nôtre – au sexe, à l'amour et à la liberté. Comment se réinventer après un chagrin d'amour, comme le fit Anna O. ? Que faire quand, comme Anna Freud, nos parents ne comprennent rien à notre orientation sexuelle ? En quoi la vie de Lou Andreas-Salomé nous indique ce qu'est l'indépendance affective ? Comment réagir quand, comme Sabina Spielrein, la jalousie nous décompose ? Pourquoi acceptons-nous parfois que la personne qu'on aime en aime une autre sans cesser pourtant de nous aimer, comme le firent Virginia Woolf et les membres du groupe de Bloomsbury ? Peut-on rester sur le divan de la personne avec qui l'on vit une histoire d'amour, comme le fit Catherine Millot avec Jacques Lacan ? Et plus largement, la psychanalyse peut-elle encore nous aider, aujourd'hui, dans notre vie amoureuse et sexuelle ?
Depuis les années 1980, les chercheurs s'intéressent aux processus de traitement et d'analyse de l'information dont notre cerveau est capable sans que nous en ayons conscience (ex: perception d'images rapides ou de sons brefs). Ces dernières années, les neurosciences cognitives ont également permis de mettre en évidence qu’il était possible d’altérer un souvenir par un effort conscient.
L'an passé, des chercheurs du Centre de Psychiatrie et de Neurosciences de l’Inserm, du Centre Hospitalier Sainte Anne et de l’Université Paris Descartes viennent de montrer qu’il est aussi possible d’altérer inconsciemment des souvenirs. Par certains aspects, cette démonstration expérimentale d’une manipulation inconsciente des souvenirs rejoint le concept psychanalytique du refoulement. Ainsi, si les définitions et les concepts diffèrent entre la psychanalyse et les neurosciences, cette étude témoigne de leur intérêt commun pour la compréhension des mécanismes de la psyché humaine.
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Dès le XVIII ème siècle, l’opposition entre phénomènes conscients et inconscients est déjà présente dans les travaux des philosophes (perception
obscures de Leibnitz, 1714) . Littéralement, le qualificatif
d’« inconscient » décrit les phénomènes qui échappent au conscient. Au XX ème siècle, en élaborant la psychanalyse, Sigmund Freud en fera la pierre de base de sa théorie, le moi n'est plus maitre dans sa propre maison
puisqu'il est foncièrement divisé entre son conscient et son inconscient.
Selon les domaines, les points de vue théoriques et ce qu'ils visent, les définitions de
l’inconscient diffèrent de manière radicale. Parmi toutes les définitions existantes, il peut notamment désigner le traitement –émotionnel ou cognitif - non conscient de l’information
à un moment donné( psychologie cognitive). Selon le modèle psychanalytique, l’Inconscient comprend ce qui est inaccessible à la conscience car relevant d’une structure dynamique régie par un
fonctionnement, des propriétés et une logique qui lui sont spécifiques. Le travail psychanalytique s'attachera donc à en déchiffrer l'expression, ce qui lui a valu le nom de "psychologie des
profondeurs".
Ainsi, aujourd’hui, la plupart des spécialistes du sujet s’accordent à établir une distinction nette entre l’Inconscient psychanalytique et
l’inconscient neurologique pour lequel certains préfèrent les termes de non-conscient ou aconscient, distinction qui présente l’avantage d’éviter tout piège sémantique et toute querelle
stérile.
"L'inconscient, une polysémie revisitée par la neurobiologie", un article de Françoise Lotstra :
"Différents états non conscients et plusieurs modèles biologiques de la conscience et de l’inconscient sont aujourd’hui décrits. La modélisation biologique des concepts freudiens ne se fait pas sans maladresse. Démontrer la psychanalyse à partir des neurosciences ou l’inverse parait peu réaliste. Par contre il y a lieu de favoriser la rencontre et l’échange, sources d’un éclairage instructif et de souligner une fois de plus les vertus d’un regard interdisciplinaire bien dirigé."
"Emblème de la psychanalyse, l’inconscient psychique est cette part cachée de nous-mêmes, rebelle à toute observation directe, qui ne se révèle qu’à travers ses effets au quotidien (rêves, actes manqués, symptômes). Freud en dégage les lois dans cet essai capital de 1915 qui annonce la future thématique du moi, du ça et du surmoi. Notre inconscient est-il seulement composé de ce que nous refoulons ? Quels rôles nos pulsions y jouent-elles ? Existe-t-il des sentiments, des émotions, des affects inconscients ? Pourquoi l’inconscient prend-il sans arrêt de nouvelles formes ?"
La Guerre des étoiles, Titanic, l'imaginaire des contes et légendes, le rêve, le comportement des animaux : c'est en s'immergeant dans l'univers mental des adolescents d’aujourd’hui que la psychanalyste Elisabeth Roudinesco donne corps à une réalité que l'on ne voit pas mais qui n'en détermine pas moins nos manières de vivre.
"Lapsus, oublis, maladresses, actes surprenants, mais aussi rêves, cauchemars, voire hallucinations... Les manifestations de l'inconscient viennent perturber le cours tranquille et souvent contrôlé de la conscience. Elles expriment une réalité qui nous échappe, éclairent une scène où nous jouons pour nous-mêmes le rôle d'un inconnu. L'auteur explore ce concept central de la psychanalyse qu'est l'inconscient chez Freud, mais aussi chez Lacan et Dolto : qu'est-ce que l'inconscient, comment le définir, quelle importance a-t-il dans la vie psychique ?"
"Les mystères d'une âme" est un film mélodramatique muet de 1926. Il est l’œuvre du réalisateur allemand Georg Wilhelm Pabst en collaboration avec les psychanalystes Hanns Sachs et Karl Abraham. S'inspirant d'un cas de Sigmund Freud, qui avait refusé de participer à l'élaboration du scénario, il serait un des premiers films présentant la théorie psychanalytique au cinéma. De manière imaginative, le film expose notamment la notion d'inconscient freudien et les mécanismes qui opèrent dans le rêve.
« En chaque être sommeillent des désirs et des passions que la “conscience” ignore. Aux heures sombres de conflits psychiques, ces pulsions inconscientes tentent de s’imposer. Pareilles luttes donnent naissance à d’énigmatiques troubles que la psychanalyse s’attache à élucider et à guérir."
"Psychanalyse, énigme de l'inconscient", texte du début du film.
Martin Fellman est chimiste. Un meurtre a lieu dans son quartier et il vient d'apprendre le retour d'un des cousins de son épouse qui était longuement parti en voyage. Ces deux évènements déclenchent chez lui une série de rêves inquiétants où il devient l'assassin de sa femme. Lorsque le cauchemar a failli devenir réalité, terrifié par son geste et sur les conseils de sa mère, il décide de consulter le Dr Ortz, psychanalyste. Peu à peu, Martin et le Dr Ortz décryptent ses souvenirs réminiscents, analysent ses rêves et découvrent les secrets de son âme...
"C'est dans la rencontre des mots avec le corps que quelque chose se dessine"
Jacques Lacan,
conférence de Genève sur le symptôme.
Argument: " N’en déplaise à ses détracteurs comme à nos défenses névrotiques, la psychanalyse lacanienne n’est pas une pratique « d’intellectuels ». La question du corps y est centrale. On vient en analyse avec son corps, un corps que l’angoisse tétanise, aux prises avec une douleur inouïe, absurde. Et si ce sont pures pensées qui semblent tyranniser le sujet, le corps est aussi de la partie sur le mode d’un refus. A l’envers l’opposé de toutes promesses de maîtrise : « Je fais ce que je veux de/avec mon corps», l’expérience montre que celui-ci semble vouloir n’en faire qu’à sa tête !"
Cette exposition, qui se tient à Paris pour célébrer les 20 ans du Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (mahJ), est une première en France. Elle explore le cheminement scientifique et intellectuel de Freud (1856-1939).
Partant de sa passion pour les sciences naturelles et la théorie de l'évolution de Darwin, l'exposition nous fait découvrir ses travaux de neurologue à travers des esquisses de neuroanatomie d'espèces marines. C'est imprégné de cette formation scientifique qu'il cherchera plus tard à schématiser le fonctionnement psychique.
Pas à pas, l'exposition dépeint l'importance de son séjour parisien et de sa rencontre avec Jean-Martin Charcot surnommé "le grand prêtre de l'hystérie"qui travaillait à la Salpêtrière.
Progressivement, Freud prend de la distance avec une description visuelle des symptômes et la pratique de l'hypnose pour se diriger vers une démarche centrée sur l'écoute du discours. La méthode de l'association libre qui vise l'exploration des processus psychiques, marque la naissance de la psychanalyse.
Pour élaborer la technique psychanalytique et ses concepts, Freud associera divers champs à sa pratique clinique : archéologie, mythes, philosophie, œuvres d'art et littérature, l'accompagneront
dans sa construction. L'exposition se conclue sur le rapport de Freud au Judaïsme. Attaché à ses origines juives dans le climat antisémite de l'époque mais radicalement athée, Freud a
toujours eu la volonté de montrer l'universalité de la théorie psychanalytique.
Alors que le visiteur se promène dans le parcours de l'inventeur de la psychanalyse, il peut se représenter la richesse des influences
qui ont nourri sa pensée révolutionnaire et résolument moderne.
L'auteur Pierre Déalet, alias Peter Patfawl, est auteur de BD et de dessins d’humour. Ancien vice-président de l'association SOS Autisme et beau-père d'un enfant autiste, il est très impliqué dans le combat pour l’inclusion scolaire des autistes. Après le succès de " Comment garder un enfant autiste quelques heures pour aider les parents", Peter Patfawl propose un petit guide destiné aux enfants, aux parents et aux enseignants. Cet ouvrage, qui raconte l'histoire de Sacha et de sa famille, donne des clés pour comprendre et partager avec l'enfant autiste notamment avec l'utilisation de pictogrammes. L'auteur, très réfractaire à l'approche psychanalytique pour la prise en charge de l'autisme, s'inspire des méthodes comportementales.
"Le dessin est un langage, il permet d'exprimer l'indicible, l'inexplicable, l'unique, et d'en dire l'intensité et toutes les nuances, à travers la composition dont les modalités peuvent être d'une variété quasi infinie. S'il n'y a qu'un seul mot juste, il y a une multitude de façons d'exprimer ce mot par le dessin."
Jacqueline Royer
A l'origine, en 1926, le test du bonhomme a été inventé par la psychologue et enseignante Florence Goodnough afin d'évaluer le développement de l'intelligence chez l'enfant. S'il est encore parfois utilisé afin de mesurer l'intelligence, cet usage est aujourd'hui critiqué car il réduit l'intelligence à certaines capacités et ne tient pas compte de la diversité des habilités cognitives.
Dès 1977, les travaux de Jacqueline Royer, Docteur en psychologie qui envisage le dessin comme un langage, ont donné des outils pour l'analyse et l'interprétation du test comme outil de connaissance de la personnalité.
De nos jours, le test du bonhomme est donc essentiellement utilisé en tant qu'épreuve de personnalité dite projective car il fait appel à l'imaginaire et révèle des aspects cachés de la personnalité.
Il fait partie de la batterie de tests à disposition des psychologues lors d'un bilan psychologique pour enfant de 3 à 13 ans. Comme l'épreuve projective du Rorschach, il permet d'évaluer l'état affectif et l'image corporelle ou représentation inconsciente de soi. Il est également utilisé par les psychomotriciens afin de les renseigner sur l'image du corps de l'enfant et d'explorer sa connaissance de son schéma corporel. La passation peut être individuelle ou collective.
L'enfant reçoit un crayon noir, une gomme et un taille-crayon. L'examinateur met également à sa disposition sept crayons de couleur : bleu, rouge, jaune, vert, violet, marron et noir. Enfin, on lui présente verticalement une feuille de papier blanc aux dimensions A4. Une fois la feuille présentée, l'enfant peut l'utiliser dans un autre sens sans que l'examinateur n'intervienne.
Ainsi, après avoir mis le matériel à disposition de l'enfant, l'examinateur lui donne une consigne précise et standardisée. L'enfant est encouragé à procéder librement et dispose du temps dont il a besoin. Pendant qu'il dessine, l'examinateur est attentif à sa manière de faire mais ne donne aucune directive.
Avant de commencer, l'examinateur dit à l'enfant :
"Sur cette feuille de papier, tu vas dessiner un bonhomme, aussi beau que possible et, si tu le veux, tu le colories".
Puis, il laisse l'enfant procéder librement, sans l'aider aucunement ni formuler de critique. Cependant, si l'enfant hésite, il peut l'encourager : "C'est bien, continue." De la même manière, si l'enfant pose des questions sur la façon de procéder, l'examinateur peut répondre : "Fais comme tu veux, comme tu en as envie et ce sera bien".
Ainsi, l'enfant doit être absolument libre de ses choix concernant l'emplacement du dessin sur la feuille, de ses dimensions, le sexe du bonhomme et les attributs qu'il lui assigne. Il peut également refuser d'utiliser la couleur.
Il dispose du temps dont il a besoin et c'est lui qui signifie quand il a terminé.
Alors que l'enfant dessine, l'examinateur observe attentivement sa manière de procéder. Il relève ses éventuels commentaires et son attitude non verbale (posture, regard, mimique... ) Il notera par où l'enfant commence, les parties du dessin sur lesquelles il s'attarde ou revient. Il sera attentif à l'utilisation qu'il fait de la gomme et du choix des couleurs.
Lorsque l'enfant signifie qu'il a terminé, l'examinateur est à l'écoute de ses remarques spontanées.
Dans certain cas, l'examinateur peut lui poser quelques questions ou précisions pour favoriser l'expression : "Quel âge a le bonhomme ? Que fait-il ? ". L'examinateur utilisera le terme de "bonhomme" afin de ne pas influencer l'enfant. Il peut aussi lui demander la partie qu'il estime la mieux réussie et celle qui le serait le moins.
Selon Jacqueline Royer, le test du bonhomme donne des indications sur la maturité intellectuelle de l'enfant, certaines réalisations étant attendues à des âges donnés. Cependant, en tant qu'épreuve projective qui laisse libre champs à l'expression personnelle, il présente surtout l'intérêt de nous renseigner sur l'état affectif et émotionnel. Comme la sensibilité est mobilisée, les informations recueillies sont à considérées comme des indicateurs à un moment donné, le moment de la passation.
Pour évaluer la maturité, Jacqueline Royer a mis au point une feuille de notation du bonhomme qui en étudie de manière détaillée la tête, le schéma corporel et les vêtements. L'analyse qualitative prend en compte le comportement de l'enfant lors de la passation (attitude, remarques, mimiques, temps passé...). Les aspects globaux du dessin sont étudiés (emplacement sur la feuille, dimensions, symétrie, utilisation des couleurs...). Une attention particulière est portée à la personnalisation du dessin (âge, sexe, identité) ainsi qu'à l'expression du bonhomme et à l'environnement dans lequel il se trouve.
L'analyse détaillée du test du dessin du bonhomme et la prise en compte des verbalisations de l'enfant doivent donc permettre de renseigner l'examinateur sur la manière dont l'enfant se projette dans son dessin. Son bonhomme peut ainsi exprimer la façon dont il se conçoit, ce qu'il aimerait ou se refuse d'être. L'analyse du dessin est donc avant tout guidée par le savoir faire et l'expérience du clinicien.
"C'est une aventure scientifique de plus d'un quart de siècle qui nous est présentée dans cet ouvrage. L'ouvrage ne vise pas à transmettre une technique d'interprétation de ces dessins, mais plutôt à développer notre sensibilité aux multiples formes de la réalisation. Il reste donc à observer, ce qui n'est jamais simple en psychologie, et à se laisser guider par un détail, un sentiment général, une mise en scène... C'est le sens clinique qui seul permettra de décrypter le "hiéroglyphe" comme Jacqueline Royer aime à employer l'image. "
En 1913, dans son écrit sur "La technique psychanalytique", Freud définissait la
la méthode de la libre association qui est la règle de base de la psychanalyse :
"Votre récit doit différer, sur un point, d’une conversation ordinaire. Tandis que vous cherchez généralement, comme il se doit à ne pas perdre le fil de votre récit et à éliminer toutes les pensées, toutes les idées secondaires qui gêneraient votre exposé et qui vous feraient remonter au déluge, en analyse vous procédez autrement.
Vous allez observer que, pendant votre récit, diverses idées vont surgir, des idées que vous voudriez bien rejeter parce qu’elles sont passées par le crible de votre critique. Vous serez alors tenté de vous dire : « ceci ou cela n’a rien à voir ici » ou bien : « telle chose n’a aucune importance » ou encore : « c’est insensé et il n’y a pas lieu d’en parler ».
Ne cédez pas à cette critique et parlez malgré tout, même quand vous répugnez à le faire ou justement à cause de cela. Vous verrez et comprendrez plus tard pourquoi je vous impose cette règle, la seule d’ailleurs que vous deviez suivre. Donc, dites tout ce qui vous passe par l’esprit. "
Ainsi, la libre association est d'emblée présentée comme une invitation au voyage vers le "monde merveilleux des processus psychiques". L'évocation d'un paysage à explorer et à regarder en détail est associée à un désir d'en savoir davantage sur le fonctionnement de l'inconscient. Ce désir de connaissance vient s'opposer au désir de fermer les yeux sous-tendu par le mécanisme du refoulement.
Ce paysage change au fur et à mesure du voyage car il est le fruit d'une construction psychique élaborée par l'analysant au cours de son analyse. Il est donc impossible de prédire à l'avance comment ce paysage va évoluer. Ainsi, les deux compagnons de voyage que sont l'analysant et son analyste, doivent accepter de se laisser" surprendre par tout fait inattendu" (lapsus, bizarreries du discours, silence...)
De son côté, l'analyste doit prêter attention à tout ce que dit l'analysant sans à priori. Cette ouverture d'esprit que Freud nomme "attention en égal
suspens", plus souvent traduite par les termes "d'attention flottante", vient s'opposer à une "attention dirigée ou focalisée" notamment sur la description du
symptôme. Elle constitue, avec la règle de la libre association, la pierre de voûte de la technique psychanalytique :
“Il s’agissait maintenant de concevoir le matériel que les idées incidentes des patients fournissaient, comme s’il renvoyait à un sens caché, de deviner ce sens à partir de lui. L’expérience montra bientôt que le médecin analysant se comporte ici de la façon la plus appropriée s’il s’abandonne lui-même, dans un état d’attention en égal suspens, à sa propre activité d’esprit inconsciente, évite le plus possible la réflexion et la formation d’attentes conscientes, ne veut, de ce qu’il a entendu, rien fixer de façon particulière dans sa mémoire, et capte de la sorte l’inconscient du patient avec son propre inconscient.” (Freud, 1923)
L'attention flottante du psychanalyste doit lui permettre de mettre de côté ses propres réflexes et ce qui le constitue par ailleurs pour être disponible avec une neutralité bienveillante. A cette condition, l'analyste pourra s'ouvrir à l'inconscient de l'analysant et en favoriser l'émergence dans son expression la plus singulière possible. Cette attention flottante n'a donc rien à voir avec le vieux cliché du psychanalyste somnolent sur son fauteuil ou muet comme une carpe ! Bien au contraire, il s'agit d'une faculté à écouter avec fluidité et précision le discours de l'autre. Grâce à son écoute, à ses interventions voire à ses interprétations, le psychanalyste pourra mettre en perspective le discours de l'analysant.
Grâce à libre association de l'analysant et l'attention flottante de l'analyste qui acceptent tous deux de se laisser surprendre, au détour du discours, l'inconscient peut faire irruption dans le conscient de manière inattendue. Le projet de l'analyse étant de permettre à l'analysant de découvrir comment fonctionne son inconscient, de se familiariser avec cette partie de lui -même étrange et étrangère. En apprenant à mieux se connaître, en donnant du sens à ce qu'il vit et ce qu'il a vécu, l'analysant peut s'affranchir de ce qui le fait souffrir. Peu à peu, il va pouvoir prendre sa place parmi les autres en accord avec ce qu'il est.
Bien entendu, ce n'est pas l'analyste qui fait surgir l'inconscient de l'analysant puisque l'inconscient est par nature incontrôlable ! L'analyste ne fait que le mettre en lumière.
La psychanalyse implique donc que l'analysant s'engage et se mobilise activement dans le travail de la cure.
De fil en aiguille, analyste et analysant, tels deux archéologues tenteront de déchiffrer le sens caché du discours, des symptômes, de ce qui se répète et qui fait souffrir. L'analyse des productions de l'inconscient tels que les rêves, les lapsus, les actes manqués permettront de remonter patiemment des chaines signifiantes souvent inexplorées et à l'analysant d'y voir plus clair avec son propre désir.
Grâce à ces deux règles, libre association et attention flottante, qui constituent la base du cadre de travail, le processus analytique peut se mettre en place et se déployer.
Sont regroupés sous le terme de "troubles DYS" (Dys = en grec "difficile"), un ensemble de troubles cognitifs avec les troubles de l'apprentissage qu'ils engendre. Ces troubles cognitifs apparaissent au cours du développement de l'enfant puis se maintiennent à l'âge adulte. Leur repérage est essentiel afin d'en diminuer les impacts sur la vie psycho-affective du sujet concerné.
Certains troubles ont des conséquences sur les apprentissages précoces comme le langage telle que la dysphasie qui est un trouble du langage oral ou la dyspraxie qui affecte le geste. D'autres troubles entravent les apprentissages scolaires (dyscalculie, dyslexie et dysorthographie), d'où l'appellation de "troubles spécifiques des apprentissages".
Dans toute la France, l'évènement gratuit et ouvert à tous, aura lieu ce samedi 13 octobre.
Sur Montpellier, il se tiendra à la nouvelle faculté de médecine sur le campus Arnaud de Villeneuve. Dés 9h00, une présentation des troubles DYS sera proposée par le Professeur Diane Purper Ouakil, neuropsychiatre et chef du service de Médecine Psychologique de l'Enfant de l'hôpital Saint-Eloi. Par la suite Eric LAMBERT, Maître de conférence au centre de recherche sur la cognition et l’apprentissage de l’Université de Poitiers présentera son projet de développement d’un jeu sur tablette permettant la pratique de la motricité fine et de la planification visuo-motrice.
Au programme, tables rondes et débats qui se dérouleront toute la journée afin de sensibiliser le grand public.
Les premières rencontres avec un psychanalyste constituent ce que l'on appelle les entretiens préliminaires. Selon le dictionnaire, le terme "préliminaire" désigne "l'ensemble des négociations qui précèdent un acte important".
Ces entretiens sont préliminaires dans le sens où ils précèdent l'entrée dans la cure psychanalytique en en étudiant les possibilités puis en en dessinant les grandes lignes. Ainsi, lors de ce préambule, les deux protagonistes, que son le psychanalyste et la personne qui s'adresse à lui, vont étudier s'il y a possibilité de travailler ensemble en mettant en place un travail (cure ou psychothérapie analytiques).
Ce temps préalable est donc un temps nécessaire des deux côtés. Pour le patient, il s'agira d'évaluer s'il est prêt à s'engager dans ce type de travail et de le faire avec cet analyste-là. Pour le psychanalyste, de repérer si la personne peut concevoir de se laisser le temps qu'il faut pour se connaître, se trouver et pour que puisse s'opérer un changement profond dans sa propre position subjective.
Lors de ces rendez-vous le psychanalyste étudie s'il y a indication ou contre indication à un travail analytique. Il sera également attentif à repérer ce qui amène le sujet à faire la demande à ce moment précis de son parcours de vie.
Si l'analyste laisse le champs libre à la parole cela n'implique pas pour autant qu'il se tienne dans le silence. Bien au contraire, selon la personne qu'il a en face de lui, il va adapter ses interventions afin de favoriser le déploiement du discours.
Peu à peu, le potentiel futur analysant va déployer les grands pans de son histoire de sa naissance (et souvent même bien avant) à aujourd'hui. Progressivement, il abordera ce qui le fait souffrir et qui constitue sa demande d'aide. Par petites touches, l'analyste en soulignera certains aspects. Le patient pourra ainsi éprouver sa capacité à se confronter à ces différents chapitres de son histoire (place dans la famille, relations actuelles et passées, parcours professionnel...), éprouver ses possibilités à naviguer patiemment de l'un à l'autre.
Avant tout, ces entretiens préliminaires visent à écouter pleinement et attentivement la plainte du sujet. L'écoute de l'analyste dépasse la plainte du patient et sa demande de guérison si légitime soit-elle. Par cette écoute il va lui signifier qu'il y a toute une partie de lui qu'il méconnait et qui le dirige. "Le moi n'est pas maître dans sa propre maison", écrivait Freud. Ceci signifie qu'il se peut que le sujet soit animé par une pensée et un désir qu'il ignore car appartenant au nébuleux domaine de l'inconscient.
Dans cette conception, le symptôme a une signification singulière qu'il s'agira de déchiffrer pas à pas.
Lors des entretiens préliminaires, l'analyste observera si la personne peut concevoir que ses symptômes ont une raison d'être et une fonction, certes méconnues et à découvrir, entrevoir qu'il peut y changer quelque chose. En ce sens, l'analyste va évaluer les possibilités du sujet à entendre ce qu'il dit lui-même (dans son discours, dans ses rêves, ses lapsus mais aussi dans ce l'analyste souligne). Par la suite, si analyse il y a, tout le travail tendra à faire la place à un Sujet libre et acteur de sa vie.
Cette demande à être dépasse donc la demande d'aide posée initialement et il est rare que le sujet la formule ainsi dès le départ. C'est donc tout le travail d'écoute du psychanalyste et son savoir-faire que d'en repérer les chuchotements.
A l'issue de ces entretiens préliminaires, plusieurs pistes sont possibles :
- Pour certains, les entretiens préliminaires signeront la fin de la rencontre avec parfois l'idée d'y revenir plus tard... ou pas.
- Pour d'autres, ce préambule s'ouvrira et s'intègrera à un travail analytique dans lequel le patient est prêt à s'engager après avoir pris connaissance du cadre proposé (rythme et prix des séances, règle de la libre association...). Il pourra alors s'agir d'une psychanalyse ou bien d'une psychothérapie analytique moins longue que la première et davantage axée sur la demande d'aide actuelle.
Une nouvelle histoire commence qui viendra tisser et se tisser aux différents chapitres préexistants. Peu à peu, le sujet en analyse apprendra à dénouer les nœuds de son histoire et à se remettre en mouvement. "Là où était du ça, le Moi doit advenir. ", tel est le projet de la psychanalyse selon Freud. La psychanalyse est donc un processus de transformation permettant au Sujet de s'ouvrir au monde et de reprendre les rennes de sa vie.
"J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau."
Extrait poème Spleen, in les Fleurs du mal,
de Charles Baudelaire.
La 3ème édition de la semaine de la mémoire, organisée par l'Observatoire B2V des Mémoires, du 17 au 21 septembre, proposera une quarantaine de manifestations pour explorer cette faculté qu'est la mémoire et son étendue.
Lors d'une table ronde, le célèbre neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, le neuropsychologue Francis Eustache et l'historien Denis Peschanski échangeront sur les dynamiques cérébrales de la mémoire et l'articulation de ces dynamiques individuelles avec la mémoire collective.
Le 21 septembre, à l'occasion de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, plusieurs évènements sont prévus afin d'exposer les avancées scientifiques en terme de recherche. L'après-midi, trois conférences sont proposées : "Neurosciences de la mémoire"; "L'épigénétique" et "Troubles de la mémoire".
L'ethnopsychanalyse permet d'appliquer le savoir psychanalytique et ses concepts en le reliant aux dimensions culturelles. Selon Patrick Fermi, ethnologue et psychologue, " Il s'agit simplement d’être en mesure de pouvoir écouter et comprendre le sens que les gens donnent eux-mêmes à leurs habitudes, à leurs croyances, à leurs traditions, à leurs souffrances". Par là-même, c'est une des applications de la psychanalyse, comme peut l'être le psychodrame analytique ou la psychanalyse d'enfant, qui requiert des aménagements spécifiques du cadre (ex : consultations en groupe).
Les consultations transculturelles sont proposées lorsque l'on pense que la question culturelle peut aider à éclairer une situation complexe et douloureuse.
Ces consultations se pratiquent souvent en groupe, réunissant la famille du patient et plusieurs thérapeutes formés à la psychanalyse. Des traducteurs se joignent souvent à ce groupe, même si la langue française est connue afin de permettre aux personnes de pouvoir s'exprimer dans leur langue maternelle en pouvant utiliser toutes les nuances.
Selon Marie- Rose Moro, psychiatre-psychanalyste qui anime des consultations transculturelles, il n'y a a pas de pathologie spécifique des migrants mais "L’exil dénude et rend vulnérable : on est plus sensible aux traumas et aux deuils lorsqu’on n’est pas dans son monde familial, social et culturel."
Dans sa chronique radiophonique du Labo des savoirs, Tom Naïmi se demande si la schizophrénie serait diagnostiquée pareillement dans une autre société.
"La psychiatrie contemporaine classe les troubles mentaux en catégories relativement bien définies. Mais sont-elles vraiment universelles ? Rendent-elles vraiment compte de la diversité de la « folie » au gré du temps et des sociétés ? Et peut-on prendre en charge de la même manière des malades que tout oppose sur le plan social et culturel ? Questions d’importance dans un monde où l’exil et son cortège de traumatismes se banalisent."
Pour aller plus loin, un dossier du journal le Lien Social, intitulé "Que peut apporter l'ethnopsychiatrie au travail social ?"
Cliquez sur l'image pour y accéder.
L’autre est une revue transculturelle internationale dirigée par Marie Rose Moro et éditée par La Pensée sauvage.
Mais qui est l’autre ? L’autre, c’est nous-même, l’autre en nous, l’autre et le même, l’autre qui diffère, l’autre qui dérange, l’autre qui apaise, l’autre qui console – le proche et le lointain
… La question de l’altérité est au centre de la psychopathologie actuelle comme elle est au cœur de nos sociétés modernes, mouvantes, plurielles et métissées.
La revue L’autre explore cette clinique transculturelle au cœur des interactions entre psychisme, cultures et sociétés. Explorer la différence oblige à interroger le statut de la
langue, de la culture, des théories, des dispositifs de soins voire des politiques de santé.
La Grande traversée, émission radiophonique de Christine Lecerf sur France Culture, retrace la vie de Sigmund Freud. Cinq épisodes pour en savoir un peu plus sur l'histoire de la psychanalyse.
"Une prairie jaune et du pain noir. Une nourrice tchèque et une comptine. Une chute de tabouret et un médecin borgne. Les premiers souvenirs d’enfance du père de la psychanalyse."
"Jeune étudiant en médecine, Freud rêve de conquêtes : obtenir la main de sa belle et faire une découverte scientifique. Téméraire et opiniâtre, le conquistador met quatre ans avant de pouvoir s'unir à Martha et vingt ans avant de franchir le nouveau territoire de l’inconscient."
"1900, Freud fait une entrée fracassante dans le XXe siècle. Il propose un modèle du psychisme humain assez proche du principe de l’iceberg. Sous le conscient émergé et le préconscient affleurant à la surface, l’inconscient rôde au fond de l’océan."
"Depuis 1891, Freud a emménagé au 19 de la Berggasse. Les visiteurs sont nombreux. Parmi eux, des hommes, souvent de futurs disciples. Mais surtout des femmes, patientes et futures analystes, desquelles Freud apprend beaucoup et qui vont parfois même enrichir ses propres travaux."
"Contemporain de la boucherie de la guerre de 1914/1918 et de l’effondrement de l’Empire austro-hongrois, Freud diagnostique un “malaise” de la civilisation et postule l'existence d'une “pulsion de mort” dans l'homme et au sein de toute société."
Psychologix est roman graphique narrant l'histoire de la psychologie expérimentale et les bases de la psychologie cognitive. C'est aussi la rencontre entre le professeur de
psychologie cognitive américain Danny Oppenheimer et le dessinateur Grady Klein.
Pour aborder le champs de la psychologie cognitive, trois grands chapitres se dessinent : Comprendre le monde, Se comprendre soi-même puis Comprendre les autres.
Selon l'Organisation Mondiale de Santé mentale (OMS), « les troubles psychiatriques touchent, chaque année, une personne sur cinq. Les jeunes représentent une population particulièrement à risque car l’entrée dans la maladie se situe la plupart du temps entre l’âge de 15 et 25 ans ».
Bien souvent le dépistage n'a pas été réalisé à l'adolescence car les signes avant-coureurs n'ont pas été repérés. Le manque d'information auprès des jeunes et de leur famille, la peur des troubles ou leur banalisation sont tout autant de facteurs entravant le dépistage précoce et retardant la mise en place d'un suivi adéquat.
Epsykoi a été conçue par l'association Solidarité Réhabilitation qui vient en aide aux personnes souffrant de troubles psychiques et à leur famille. L'objectif affiché est avant tout pédagogique puisqu'il s'agit de pallier à la méconnaissance des troubles et des signaux d'alerte mais aussi de combattre la stigmatisation de la psychiatrie dont l'image fait peur. Mieux informer, mieux expliquer pour favoriser l'accès aux soins et éviter que le troubles deviennent chroniques.
Epsykoi propose 4 grandes familles de signes : la déprime, l'angoisse, les addictions et le sentiment de persécution.
Pour chacune de ces famille, une brève définition est proposée à travers une animation et l'avis d'un professionnel de santé. Des témoignages de personnes ayant vécu les troubles et de leurs proches enrichissent la description.
Dans son roman autobiographique illustré par les aquarelles de l'artiste Korkut Oztekin, le narrateur Brent Williams nous relate sa longue chute dans la dépression puis le chemin parcouru pour la comprendre et la combattre.
Le livre débute dans une forêt obscure, chaotique et effrayante où l'on découvre le narrateur égaré et replié sur lui-même. Surgit alors un homme doux et chaleureux qui se soucie de lui :" Tu ne vas pas bien… tu as une vraie maladie… As-tu mangé aujourd’hui? ».
Le parcours sera long pour Brent avant qu'il ne reconnaisse son mal-être, y mette des mots et sorte de sa spirale infernale. L'auteur décrit avec humour les diverses tentatives thérapeutiques essayées avant de pousser la porte du cabinet d'une thérapeute où il posera ses valises et commencera lentement à reprendre espoir en la vie.
Les 6 et 7 juin, s'est tenu la 38ème édition du festival psy de Lorquin en Moselle. Organisé par le Centre National Audiovisuel de la Santé Mentale (CNASM), cet évènement a projeté quatre-vingt-neuf films tournés par des professionnels de l'image et des professionnels du soin mais aussi des associations, des familles ou des patients. Les productions internationales permettent d'entrevoir que si les douleurs psychiques peuvent être semblables, les manières de les concevoir et de les appréhender peuvent changer d'un lieu à l'autre.
Une des visées de ce festival est de permettre au public de découvrir des thèmes universaux (parentalité, violences, autisme, prison...) et de pouvoir ajuster son regard et sa compréhension de l'autre.
Que veut dire « être Haïtien » aujourd’hui ? Comment surmonter cette stagnation à tous niveaux dans la société haïtienne ? Quelle est cette « maladie de l’âme » qui ronge mon peuple ? Je suis née dans un quartier pauvre. Aujourd’hui, j’ai 31 ans, je suis comédienne et réalisatrice. En m’appuyant sur mon cheminement personnel, marqué par la maladie mentale de ma mère – maladie qui selon elle est une malédiction du monde invisible – et ma propre quête d’identité, je veux proposer un nouveau regard sur mon île natale et ses habitants.
La Caisse d'Assurance Maladie (CPAM) lance un dispositif d'essai de trois ans pour le remboursement des séances chez un psychologue libéral agréé CPAM.
Dans un premier temps, le test a été mis en place dans le Morbihan. En mai, il démarre dans les Bouches-du-Rhône et la Haute-Garonne. Enfin, vers l'automne, il devrait aussi concerner les Landes.
Dans le cadre de ce dispositif, toutes personnes de 18 à 60 ans qui résident dans les départements concernés, peuvent bénéficier du remboursement d'une consultation chez un psychologue, sans avance de frais.
C'est le médecin traitant qui évalue la pertinence d'une consultation. Les troubles psychologiques doivent être d'intensité "faible ou modérée" pour que le médecin adresse vers un psychologue. Si les troubles sont plus intenses, il oriente le patient vers un psychiatre.
Aucune approche thérapeutique n'est privilégiée mais le psychologue doit avoir signé une convention avec la CPAM où il accepte de rentrer dans le dispositif d'essai.
Selon la CPAM, ce dispositif visant à mieux accompagner les patients et à lui permettre de faire des économies, a pour objectifs de :
En effet, en octobre 2017, un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) préconisait les psychothérapies pour le traitement des dépressions en soulignant que l'efficacité était comparable aux traitements médicamenteux.
Ce dispositif vise également à désengorger les files d'attentes des psychiatres et des Centres Médico-Psychologiques (CMP).
En effet, aujourd'hui, hors dispositif spécial, seules les consultations chez un médecin psychiatre sont conventionnées à hauteur de 70% par la CPAM. Les psychiatres étant très sollicités, le délais d'attente pour un rendez-vous est parfois long.
Il en est de même des CMP, proposant notamment des consultations par des psychologues dans le cadre d'un dispensaire conventionné, pour lesquels les listes d'attentes sont souvent longues.
Jusqu'à présent, dans les départements concernés, peu de psychologues ont signé la convention pour être agréés par la CPAM. Les organisations qui représentent les psychologues accueillent ce dispositif avec réserve.
D'un côté, elles se réjouissent de l'accès aux psychothérapies même pour les plus démunis qui se retrouvent sur les listes d'attentes des psychiatres et des CMP.
D'un autre, elles s'insurgent contre le dispositif tel qu'il est conçu aujourd'hui car il porte atteinte à l'autonomie professionnelle des psychologues dans la mesure où le passage par le médecin traitant est obligatoire : "Une consultation psychologique inutilement sur prescription médicale puisque la compétence diagnostique est inscrite dans la profession même et fait partie de l'exercice de la praxis psychologique."
Le mécontentement concerne également les tarifs imposés par la CPAM car ils se situent bien en-deçà des tarifs appliqués aujourd'hui en cabinet libéral.
La cohérence cardiaque est une pratique respiratoire lente et précise. Cette technique a été expliquée et mise en avant par David Servan-Schreiber.
Ce n'est pas une thérapie ni une pratique méditative mais est un outil parmi d'autres utilisés notamment en thérapie cognitive et comportementale (TCC).
Dans l'approche TCC, il s'agit d'axer le travail sur les causes actuelles des symptômes en remplaçant les "comportements problèmes" par l'apprentissage de nouveaux comportements. Dans ce cadre, la technique de la cohérence cardiaque vise à aider le patient à faire face à ses émotions (stress, anxiété, colère...). Cet outil est donc à considérer comme un complément d'un travail psychologique approfondi.
De manière naturelle, la fréquence cardiaque varie et oscille constamment. Ces oscillations sont également liées aux émotions ressenties (Ex: accélération du rythme en cas de stress ).
Le cœur est sous le contrôle du système nerveux autonome. C'est la partie de notre système nerveux qui gère les fonctions automatiques telles que la digestion , la régulation de notre température corporelle et la fréquence cardiaque.
Ce système est divisé en deux parties : le système nerveux sympathique qui augmente la fréquence cardiaque (accélérateur). Et le système nerveux parasympathique qui la diminue (frein).
Lorsque l'on expire, on stimule notre système parasympathique ce qui ralentit notre rythme cardiaque. En revanche, à l'inspiration on inhibe le parasympathique ce qui produit une accélération du rythme cardiaque.
Avec la technique de la cohérence cardiaque, le sujet apprend à respirer lentement, régulièrement et amplement. En contrôlant la fréquence ainsi que l'amplitude de ses inspirations et de ses expirations, il agit sur sa fréquence cardiaque qui devient plus régulière.
Ainsi, en apprenant au sujet à réguler consciemment son rythme respiratoire et par là-même son rythme cardiaque cela influe sur le fonctionnement du système nerveux autonome. En réponse, ce dernier réduit la production de l'hormone du stress (taux de cortisol). Par là-même , le sujet se détend peu à peu.
Progressivement son cœur bat avec régularité et se synchronise avec son cerveau, c'est pourquoi l'on évoque le terme de cohérence cardiaque.
Pour pratiquer simplement cet exercice de cohérence cardiaque, il est conseillé d'être assis confortablement, le dos bien droit, les deux pieds posés au sol, les mains posées sur ses cuisses ou sur une table.
Pour commencer, la méthode la plus simple est désignée sous le nom de 365 :
Pour faciliter la pratique de la cohérence cardiaque, différentes applications gratuites sont disponibles :
Ces exemples ne sont pas exhaustifs du large choix dans ce domaine.
"Le cœur joue un rôle déterminant dans l'émotivité et même sur notre état général. La notion de cohérence cardiaque rend compte d'un système de régulation réciproque entre le cœur et les structures cérébrales. Ce guide apporte un ensemble de méthodes pour obtenir une bonne cohérence cardiaque."
Ce web-documentaire est le fruit de trois mois d'enquête, réalisé par quatorze étudiants du Master Journalisme de Sciences Po Rennes.
Chaque année, la promotion sortante réalise un web-doc en guise de projet de fin d'études. En 2018, le thème imposé était ''sexe et société''.
« Nous avons décidé de nous emparer de cette thématique pour parler de ceux qui sortent de la vision normée de la sexualité », développe Maureen Wilson, l'une des quatorze auteurs de
cette enquête. Les "Sexclus " ce sont ceux pour lesquels la sexualité est souvent ignorée voire empêchée.
Divisé en cinq chapitres, le web-doc "Sexclus" aborde des problématiques propres à chaque contexte en recueillant des témoignages : Personnes en situation de
handicap, prisonnier, sans domicile fixe, en maison de retraite ou patient en hôpital psychiatrique.
Pour la quinzième année, les Journées de la Schizophrénie se dérouleront du 15 au 26 mars sous le slogan "On a tous un côté décalé". Organisées notamment par des associations de parents de malades, il s'agira de mieux faire connaître au grand public cette maladie chronique, de désamorcer les craintes et les idées reçues. Livres, cinéma, arts permettent à ces journées de combattre les clichés de cette maladie qui fait peur.
Sur le site de l'évènement, une vidéo interactive donne une illustration du vécu d'Antoine, jeune adulte schizophrène, lors d'un repas de famille. D'un côté, sa vision chaleureuse et un peu décalée de ses proches. De l'autre, lorsque l'on maintient la barre espace de notre ordinateur, sa perception altérée de ces mêmes personnes, sa surinterprétation de certains signes et son vécu persécutif qui tiennent lieu de réalité effrayante pour Antoine.
S'il est impossible d'être dans la tête d'un autre quel qu’il soit et quels que soient ses troubles, cette vidéo a le mérite de mettre en avant le désarroi d'Antoine et de nous sensibiliser à son mal être.
L'émission le Labo des savoirs, consacrée aux sciences et à la culture scientifique, se questionne sur ce qui se passe dans la tête d'un schizophrène. Les symptômes sont surtout visibles dans la société, et sont mal connus au niveau neurologique. Pourtant, depuis quelques années, la psychiatrie s’aide de l’imagerie cérébrale et des marqueurs biologiques, mais toutes les hypothèses ne sont pas encore prouvées...
Lorsque deux psychiatres cinéphiles décryptent les maladies mentales. Ici, un interview de la schizophrénie personnifiée par l'un d'eux.
Chaque vendredi, Marie-Rose Moro, Psychiatre pour enfants et adolescents, psychanalyste et professeur des Universités, tient une chronique sur la radio RFI, dans l'émission 7 milliards de voisins.
Ici, la question posée est comment être de bons parents, ici ou ailleurs ? Or, même si c’est le plus vieux métier du monde, de Bamako à Paris, en passant par Kinshasa ou Lima, être parents est bien le métier le plus difficile du monde. Freud le disait il y a déjà un siècle, c’est métier impossible.
"Partout, on dit aimer les enfants. Pourtant, on les aime bien différemment si on en juge par les mille et une manières de les élever, de les éduquer, de les protéger ou de leur apprendre l’usage du monde. En multipliant les points de vue, en croisant les regards, qu’apprend-on sur le métier de parent, la façon de le concevoir, la manière de l’exercer ? Qu’est-ce qui change d’un pays à l’autre ? Qu’est-ce qui ne varie pas d’une culture à l’autre ? Et cet amour dont on se targue partout suffit-il ?
Bref, de quoi les enfants, tous les enfants, ont-ils vraiment besoin pour bien grandir ?"
"Longtemps les théories psychanalytiques ont été utilisées comme grilles de lectures du psychisme de l’individu et de son environnement familial ou socioculturel. Mais aujourd’hui le monde se soucie peu de lui laisser une place et d’entendre son discours. Les livres abondent tantôt pour critiquer une figure tutélaire, tantôt pour noircir une pratique qui serait inefficace et obsolète. Alors OEdipe est-il définitivement mort et enterré ? Et quelle pertinence a encore la psychanalyse pour nous aider à nous orienter dans notre vie et à comprendre l’actualité de notre monde ?
Freud s’est intéressé aux influences socioculturelles de son époque sur les symptômes de ses patients. Actuellement, notre pratique nous confronte à d’autres patients qui souffrent autrement, d’autres symptômes, et qui demandent d’autres choses. L’exercice de la psychanalyse se heurte à de sérieuses résistances individuelles, mais aussi institutionnelles et légales.
Et pourtant, les apports théoriques et pratiques de la psychanalyse nous offrent des clés pour mieux
comprendre et agir, et nous permet d’avoir une vue plus éclairée et plus lucide sur soi, sur les autres et sur la vie.
Dans les nombreux problèmes et manifestations de violences et de souffrances auxquels nous sommes tous confrontés, il y a un dénominateur commun; nous pouvons le découvrir chez les patients dits
narcissiques et états-limites de plus en plus nombreux dans les consultations, dans les conflits tant de voisinage qu’interethniques, dans les élections et intentions de vote, dans les crises que
traversent les couples, les groupes, les nations. Et la psychanalyse en est, à mon sens, l’antidote naturel.
Il y a dans les valeurs et les fondements de la psychanalyse de quoi valablement enrichir la gamme des remèdes aux maux contemporains.
Mais quelle psychanalyse ?
Lorsque les critiques fusent, il faut les écouter, et résolument nous atteler à la faire évoluer tout en revenant à ses racines. Il est possible de s’inspirer d’autres modalités thérapeutiques, de s’intéresser à comment elle évolue dans d’autres pays, de changer le cadre traditionnel, d’intégrer de nouveaux outils, de favoriser les échanges entre les divers courants analytiques et de se débarrasser des reliques et des chapelles ! Il faut une psychanalyse moderne qui redevienne attractive autant pour les étudiants qui en assureront l’avenir, que pour les patients confrontés avec anxiété aux exigences et défis du monde actuel.
Commençons ensemble à en discuter, et voyons ce que la psychanalyse nous apporte d’essentiel pour vivre, travailler et aimer. "
"Ce livre collectif est une ouverture sur un territoire encore trop peu exploré : l'utilisation de Skype dans les psychothérapies analytiques. Explorer ce territoire, ses risques, ses opportunités, c'est refuser le clivage pernicieux entre ceux qui font comme si ces technologies n'existaient pas , et ceux qui tentent de les utiliser chaque fois que les conditions d'une cure ou d'une thérapie en face à face ne peuvent être réunies".
"Contrairement au discours dominant, la psychanalyse n’a jamais été autant d’actualité. Notre société n’est plus celle de Freud ni de Lacan. Elle produit de nouveaux malaises : culte de l’ego, solitude et isolement, perte du lien humain, dépendance au smartphone... Ces « néo-symptômes », à la frontière entre le normal et le pathologique, interrogent notre rapport à la cure analytique, notamment à l’heure des consultations via Skype.
Et quelle place pour cette pensée dans la culture du résultat, et de l’efficacité ? La psychanalyse peut-elle nous aider à « panser » nos métamorphoses contemporaines ? "
"Dans le futur, un nouveau traitement psychothérapeutique nommé PT a été inventé. Grâce à une machine, le DC Mini, il est possible de rentrer dans les rêves des patients, et de les enregistrer afin de sonder les tréfonds de la pensée et de l'inconscient..."
Si ce scénario n'est aujourd'hui encore qu'une science-fiction proposée par le réalisateur japonais Satoshi Khon dans son long métrage d'animation intitulé Paprika, l'intérêt des scientifiques pour les mécanismes du rêves est bien réel.
Perrine Ruby est une chercheuse qui travaille sur le projet "Sommeil, Rêve et Cognition" du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. Elle étudie l'activité cérébrale des rêveurs afin de comprendre ce qui différencie ceux qui se souviennent de leurs rêves et les autres qui n'en gardent pas de traces :
"Les “grands rêveurs” comptabilisent 2 fois plus de phases de réveil pendant le sommeil que les “petits rêveurs” et leur cerveau est plus réactif aux stimuli de l’environnement. Cette sensibilité expliquerait une augmentation des éveils au cours de la nuit et permettrait ainsi une meilleure mémorisation des rêves lors de cette brève phase d’éveil".
Dans le cadre de la semaine du Cerveau, elle intervient pour faire part de ses avancées.
« Elles jouent à cache-cache autour du platane, mais elles ne se perdent pas de vue. Elles savent que la brune va partir et que la blonde restera là. Elles n’y croient pas, et puis soudain, une voix d’homme : “Maintenant, il faut se quitter !” La blonde c’est moi, et c’est mon père qui parle. J’ai éclaté en sanglots, j’ai pleuré sans pouvoir contenir mes larmes. C’était comme une révélation, pleurer parce qu’on se sépare. »
Aimer et travailler constituent les deux grandes entreprises de la vie et de la psychanalyse, selon Freud. L’auteur propose d’y ajouter : « être capable de se quitter ». Car, tout au long de la vie,
la séparation scande le rythme de la présence et de l’absence, dans ses passages, ses aléas et ses désordres, dans ses rencontres et dans ses créations. Le rôle de la psychanalyse est aussi de
faire cet apprentissage par l’expérience de la fin de la thérapie. « Maintenant, il faut se quitter » : c’est l’injonction douloureuse qui
résonne à nos oreilles lors de scènes de séparation et de disparition. Cet ouvrage les expose et interroge : comment y parvient-on ?
Ce lundi 19 février, l'HAS (Haute Autorité de Santé) a publié de nouvelles recommandations pour dépister, le plus tôt précocement possible, les troubles du spectre autistique chez l'enfant . L'enjeu crucial de cette évaluation est la mise en place d'interventions adaptées et personnalisées limitant la souffrance de l'enfant, favorisant son développement et ses apprentissages. Des signaux d'alertes sont donc à identifier pour poser le diagnostic, le communiquer aux parents puis les orienter vers des offres de soins appropriées. Pour ce faire, il s'agit d'observer finement l'enfant mais aussi de s'appuyer sur ce que les parents et les professionnels de la petite enfance ont pu repérer de significatif. Le diagnostic doit être posé par une équipe de professionnels spécialisés connaissant bien les particularités des troubles.
Les recommandations de l'HAS concernent également les adultes pour lesquels l'HAS préconise l'inclusion en milieu ordinaire.
Ce nouveau MOOC ( de l'anglais Massive Open Online Course) est un enseignement en ligne gratuit et ouvert à tous. A travers 7 modules, il aide le lycéen de classe, de 1ère ou de terminale, à préparer son parcours post bac. ChoisirSaVoie aide à faire ses choix en se posant les bonnes questions et en apportant des réponses à certaines (financement des études, logement...). DécrocherSaPlace aborde les outils nécessaires aux inscriptions (utilisation de la plate forme de préinscription Parcoursup, lettre de motivation..).
Un MOOC également intéressant pour tous ceux qui s'intéressent à l'orientation de près ou de loin (parents, enseignants, professionnels qui accompagnent les adolescents...)
La maison du Docteur Edwardes (en anglais, sous le titre « Spellbound » qui signifie envoûté) est un thriller qui s'inspire de la psychanalyse. Il fut réalisé, en 1945, par le maître du suspens Alfred Hitchcock à partir du roman de Francis Beeding. Quatre ans seulement après la mort de Sigmund Freud, le film est imprégné de sa théorie même si les critiques ont reproché à Hitchcock sa vision quelque peu simpliste.
Constance Petersen (Ingrid Bergman) est médecin psychiatre dans un hôpital psychiatrique dont le directeur est parti à la retraite. Son successeur, le Docteur Edwardes ( Gregory Peck) arrive pour prendre ses fonctions. Dés son arrivée, Constance tombe sous son charme. Cependant, très rapidement, elle s’aperçoit de bizarreries dans son comportement et le soupçonne d'avoir usurpé l'identité du Docteur Edwardes. Se pose alors la question de savoir qui il est réellement... L'intrigue sera résolue grâce aux réminiscences du prétendu Docteur Edwardes et à l'analyse de son rêve dont la séquence surréaliste a été dessinée par Salvador Dali.
Selon l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la dyslexie est un trouble spécifique de la lecture. Il s'agit également d'un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit caractérisé par de grandes difficultés dans l’acquisition et dans l’automatisation des mécanismes nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture, écriture, orthographe...).
Ces troubles se distinguent d’un simple retard d’acquisition, d’un problème auditif ou visuel, d’un problème d’élocution ou du bilinguisme. Les troubles
persistent dans le temps, c’est pour cela que l’on parle de trouble durable. La dyslexie apparaît par ailleurs dans tous les milieux socioculturels. Toujours selon l'OMS, ce trouble
toucherait 8 à 10% des enfants et plus fréquemment les garçons. Des méthodes de dépistage et de rééducation existent, notamment au niveau orthophonique. Il
s'agit alors de favoriser la mise en place de stratégies de compensation et de consolider les aptitudes altérées.
"JE SUIS DYSLEXIQUE" est un court métrage d'animation dirigé par un étudiant, produit et écrit par Mads Johan Øgaard et Jatie Wyman. Le film aborde avec beaucoup de sensibilité le quotidien d'un enfant dyslexique. Il dépeint les difficultés rencontrées et la souffrance que l'on peut ressentir lorsqu'on a une manière différente d'apprendre dans un système scolaire pas toujours en adéquation.
Irvin David Yalom est un écrivain américain. Il a mené une double carrière de psychiatre et d’animateur de thérapies de groupe.
Psychanalyste reconnu, Ernest Lash est en proie au doute: en se montrant plus proche de ses patients ne parviendrait-il pas à de meilleurs résultats ? Quand Carol Leftman, brillante et séduisante avocate, entre dans son cabinet, il met en pratique sa nouvelle théorie. Mauvaise pioche : Carol, convaincue que son mari l'a quittée sur les conseils dudit psychanalyste a décidé de le piéger...
"Elle regarda de nouveau le divan et se dit que mentir serait un jeu d'enfant".
Leslie Kaplan est une écrivaine française. Elle a fait des études de philosophie, d'histoire et de psychologie.
Quel meilleur poste d'observation que le cabinet d'un psychanalyste ? Simon voit défiler sur son divan tant de ses semblables blessés par la vie : le gros Édouard étouffé par l'amour maternel ; Jérémie qui crève de solitude depuis le départ de Georges ; Marie, Sylvain et tous les autres dont les confessions fragmentées finissent, à la manière d'un puzzle, par refléter la réalité. En contrepoint, Eva s'efforce de penser le monde et la vie en lisant et relisant sans cesse Kafka.
"Le langage creuse en nous une distance paradoxale, une distance qui nous divise et nous sépare de nous-même : car avant de pouvoir les utiliser à son tour, l’homme est littéralement fait, fabriqué, par les mots, et les mots sont la peau des rêves."
Stéphane Carlier est un écrivain français. Après une hypokhâgne et une maîtrise d’Histoire, il a d'abord été pigiste dans diverses rédactions parisiennes puis s'est consacré à son métier d'écrivain.
Nicole Rivadavia est une psychanalyste parisienne de 57 ans au bout du rouleau. Foufou est un porcelet de six semaines enfermé dans une cabane au fin fond de la Bourgogne. Ce livre raconte leur improbable rencontre, et comment ils vont se sauver l’un l’autre...
"Il a un nom votre cochon ?
- Oui, Foufou.
- Foufou ?
- Oui. F.O.U...
- Pas la peine d'épeler. Si je peux me permettre, j'ai rarement entendu un nom aussi débile, même pour un cochon.
- Je sais, mais... Ils sont jeunes, ils sautent partout, alors on les appelle Foufou !"
John Katzenbach est auteur américain de romans policiers. Il a également été chroniqueur judiciaire.
«Heureux 53e anniversaire, docteur. Bienvenue au premier jour de votre mort.» Lorsque lui parvient cette mystérieuse lettre de menace, l'existence jusqu'alors prévisible du docteur Starks bascule dans le chaos. Ce psychanalyste à succès se trouve subitement entraîné dans un jeu morbide...
"C'est un des aspects les plus curieux de la psychanalyse : celui qui veut la pratiquer doit se soumettre au traitement qu'il infligera plus tard à ses patients. Un cardiologue n'est pas obligé de se faire opérer par un confrère dans le cadre de sa formation."
Dans la mythologie grecque, Hypnos est le dieu du sommeil. Il est le fils de Nyx déesse primordiale de la nuit et le frère jumeau de Thanatos personnification de la mort.
Hypnos est le gardien de la nuit car lui seul reste éveillé. Héra lui demande même d'endormir son époux, Zeus le tout puissant. Elle nomme Hypnos "Maître des hommes et des dieux" puisqu'il a le pouvoir de tous les endormir même le dieu Océan.
On reconnait Hypnos grâce à ses attributs : des fleurs de pavot soporifiques dans la main et une paire d'ailes qui lui permettent de se déplacer rapidement d'un bout à l'autre de la Terre. Il demeure avec son frère dans une caverne obscure sur l'île de Lemnos, au bord du fleuve Léthé nommé également fleuve de l'oubli.
Hypnos est le père d'un millier d'enfants. Dans certains mythes, Morphée, divinité des rêves prophétiques, serait un enfant qu'Hypnos aurait eu avec Nyx, sa propre mère ! Dans d'autres mythes, Morphée aurait été auto-engendré par Nyx la déesse de la nuit. Pour endormir les mortels, Morphée prend la forme des êtres qu'ils chérissent. Puis il les effleure avec des fleurs de pavot. Alors qu'ils rêvent, il leur suggère ses prémonitions.
Le sommeil est l'état opposé de l'éveil. C'est un état physiologique complexe contrôlé par le cerveau. Pendant cette période de repos, on constate une réduction de notre conscience du monde extérieur sans qu'il y ait une perte de sensibilité sensorielle comme dans le coma. Ce processus dépend de facteurs internes et externes. L'alternance jour/nuit induit des changements hormonaux mais aussi au niveau des neurotransmetteurs. Ainsi, lorsque la nuit tombe et que la lumière baisse, l'hormone qui favorise l'endormissement, la mélatonine, est secrétée en plus grande quantité par l'épiphyse. Par la-même, nous pouvons comprendre que les écrans soient contre indiqués puisque la lumière qu'ils diffusent empêchent la sécrétion de cette hormone du sommeil qui se libère en l'absence de lumière.
Communément l'on dit que le sommeil est réparateur. En effet, le sommeil permet de reposer le corps, favorise l'immunité avec la sécrétion d'hormones et
la régénération des cellules. C'est également pendant le sommeil que l'hormone de croissance est secrétée. De multiples fonctions du sommeil restent
encore à découvrir mais il interviendrait dans les apprentissages et les processus de mémorisation (traitement des informations et assimilation). De plus, dormir
suffisamment permet de mobiliser son attention dans les tâches quotidiennes. Enfin, le sommeil influe sur notre humeur. Un manque accentué de sommeil et la
fatigue engendrée qui s'accumule peut même induire un état dépressif.
Un cycle de sommeil comprend quatre phases qui ont chacune un rôle spécifique. Une nuit comporte 4 à 6 cycles qui se succèdent. Chaque cycle est entrecoupé d'un moment de semi-réveil nommé" latence". Dans cette période intermédiaire, soit l'on se réveille soit l'on repart pour un nouveau train. La fréquence et la longueur des cycles varient d'une personne à une autre et selon les périodes de la vie. Comprendre et connaître le fonctionnement du sommeil en général ainsi qu'identifier et être à l'écoute de ses propres rythmes sont souvent profitables.
Cette phase permet la détente corporelle favorisant le sommeil. D'abord la somnolence puis l'assoupissement. Le tonus musculaire et le rythme cardiaque diminuent. Cette phase représente environ 5% du temps total de sommeil. Au-delà de 20 minutes, des difficultés d'endormissement peuvent être évoquées.
A ce stade, on repère l'apparition d'ondes lentes au niveau du cerveau. C'est le début de la récupération de l'organisme. Peu à peu, la respiration se régularise, les mouvements oculaires et le tonus musculaire diminuent. La personne est encore très sensible à son environnement extérieur (bruit, lumière...) et peut être facilement réveillée. Cette phase représente 20% du temps total. En vieillissant, ce temps augmente au détriment du sommeil lent profond et du sommeil paradoxal.
Lorsque l'on a une dette de sommeil, il est recommandé de faire une micro sieste quotidienne de 20 minutes maximum. Il s'agit alors de rester dans un sommeil léger réparateur sans pour autant commencer un cycle de sommeil complet qui risquerait d'avoir des conséquences sur l'endormissement du soir.
Cette phase commence par un moment de transition entre le sommeil léger et le sommeil profond. Déjà le dormeur est plus difficile à réveiller. Le fonctionnement des activités vitales ralentit. Les rythmes cardiaque et respiratoire diminuent, les mouvements oculaires et l'activité musculaire disparaissent, la température corporelle baisse. Au niveau cérébral, on observe des ondes électriques très lentes.
C'est au cours de cette phase qu'est produite l'hormone de croissance qui permet aux enfants de grandir. C'est aussi à ce moment que les défenses immunitaires sont renforcées et que les informations s'ancrent dans la mémoire. Le sommeil lent profond représente 40% du temps total de sommeil. C'est au cours de cette phase que peuvent survenir les terreurs nocturnes ou le somnambulisme, notamment chez l'enfant qui n'en gardera aucun souvenir contrairement aux cauchemars.
C'est le moment privilégié des rêves et des cauchemars notamment ceux qui sont les plus élaborés. L'appellation paradoxal vient du paradoxe entre des caractéristiques du sommeil profond (faible tonus musculaire) et des signes d'éveil (ondes cérébrales et mouvement oculaires rapides). Cette phase permet notamment la maturation du système nerveux. Dans les premiers cycles de la nuit, la phase est moins longue et augmente progressivement pour représenter 20% du temps total de sommeil.
Les besoins en sommeil varient selon les âges de la vie mais aussi d'un individu à un autre.
Les troubles chroniques du sommeil, c'est-à-dire ceux qui se répètent et se prolongent dans le temps, ont des effets néfastes sur notre bien être physique et psychologique. La fatigue a des conséquences sur nos capacités d'attention, de mémorisation, de concentration. Être fatigué de manière durable et cumuler une dette de sommeil ont des incidences sur notre humeur, nos pensées ainsi que sur nos comportements. Enfin, les troubles chroniques du sommeil ont des répercutions sur le fonctionnement de nos défenses immunitaires et de notre métabolisme.
Les causes des troubles du sommeil sont diverses et variées. L'origine peut être physiologique ( activité trop intense le soir, alimentation trop riche, prise de médicaments ou d'excitant...).
Des incidences environnementales peuvent aussi agir (bruit, lumière, chaleur, horaires décalés...). Un contexte de maladie peut aussi engendrer des troubles du sommeil (douleur, fièvre, apnées du sommeil...).
Enfin, des causes psychologiques; tels que le stress, l'anxiété, des affects dépressifs, des émotions trop intenses peuvent en être l'origine. Quand l'insomnie devient chronique, on évoque un cercle vicieux. La crainte de mal dormir ("Je ne dormirai jamais et si je ne dors pas, demain je ne serai pas efficace."), les pensées et les comportements qui y sont associées (temps excessif au lit, sieste trop longue, activités inappropriées...) engendrent à leur tour de l'anxiété et du stress qui alimentent la boucle infernale de l'insomnie...
Il faut parfois bien y réfléchir pour identifier les causes des troubles chroniques du sommeil et savoir les traiter de manière adéquate. L'aide d'un professionnel peut s'avérer nécessaire.
"Les rêves sont la littérature du sommeil. Même les plus étranges composent avec des souvenirs. Le meilleur d'un rêve s'évapore le matin. Il reste le sentiment d'un volume, le fantôme d'une péripétie, le souvenir d'un souvenir, l'ombre d'une ombre."
Jean Cocteau
Les rêve se produit pendant que nous dormons et plus particulièrement dans la phase du sommeil paradoxal où nous sommes comme coupés du monde extérieur et où le moi a baissé sa garde. Le rêve est une production psychique faite d'images, de représentations, de sensations, d'émotions. Il correspond à un état conscient mais labile car le cerveau est déconnecté des stimulations externes. Au réveil, le dormeur ne se souvient pas toujours d'avoir rêvé, ne peut en garder que quelques bribes fantaisistes ou bien s'en souvenir au réveil pour l'oublier un peu plus tard.
De tous temps et dans toutes les sociétés, les hommes se sont interrogés sur ce phénomène étrange et déployé des croyances diverses (origine divine dans la mythologie et dans certaines religions; séparation du corps et de l'âme au moment du rêve dans le chamanisme...).
Au début du vingtième siècle, la théorie des rêves de Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, marque un tournant révolutionnaire dans la manière de les appréhender.
"Chaque rêve qui réussit est un accomplissement du désir de dormir"
Sigmund Freud,
in L'interprétation des rêves, 1900.
Freud s'intéressait à ses propres rêves depuis de nombreuses années puis il a porté intérêt à ceux de ses patients. C'est en 1900, après presque quatre années d'écriture, que paraît son ouvrage intitulé "L'interprétation des rêves". Freud y présente sa théorisation du rêve comme production psychique signifiante, qu'il considèrera comme sa plus précieuse découverte. Après sa première parution, l'ouvrage sera remanié et complété à plusieurs reprises par son auteur.
Selon la théorisation freudienne, le rêve se présente comme une mythologie dont les acteurs sont le moi, l'enfant et les désirs réprimés.
Le rêve est" l'accomplissement déguisé d'un souhait". Autrement dit, grâce au rêve, le dormeur satisfait ses désirs les plus secrets dont il n'a pas forcément conscience car refoulés dans son inconscient. Le rêve se lirait donc comme un rébus à déchiffrer pour accéder aux sens cachés. Pour ce faire, Freud met en avant la technique de la libre association sur laquelle est basée la psychanalyse. Le patient est invité à dire tout ce qui lui vient sans faire de tri.
Chaque rêve est unique et particulier dans la mesure où il fait référence à des associations et un symbolisme propres à chaque individu. C'est pourquoi, seule la personne qui a rêvé détient le sens profond de son rêve. Dans la cure psychanalytique, l'analyse et l'interprétation des rêves permet donc d'y voir plus clair avec son propre désir. Cette compréhension de soi-même dénoue certain conflits psychiques et favorise un positionnement plus harmonieux.
Chaque rêve a un contenu manifeste et un contenu latent. Le manifeste qui ne serait que la façade peut être totalement absurde ou bien insignifiant. Il permet à l'inconscient de s'exprimer en évitant la censure du moi. Lorsque l'on évoque ses rêves, il s'agit souvent de ce contenu manifeste appauvri. La démarche psychanalytique s'attache à déchiffrer les aspects voilés, cachés car inconscients qui forment le contenu latent.
"Vous voulez être responsables de toutes choses, excepté de vos rêves ! Quel manque de courage logique ! Rien ne vous appartient plus en propre que vos rêves, rien n'est davantage votre œuvre !
Sujet, forme, durée, acteur, spectateur- dans ces comédies vous êtes tout vous- mêmes ! Et c'est là justement que vous avez peur et que vous avez honte de vous-mêmes."
Friedrich Nietzsche, In Aurore, 1881.
Johann Heinrich Füssli, Le cauchemar, 1781.
Comment opère le rêve pour passer du contenu latent au contenu manifeste ?
Au préalable, il est important de souligner que le rêve est soumis à des lois précises et un langage qui lui est propre.
Tout rêve se construit à partir de restes diurnes c'est-à-dire des expériences vécues de la journée de la veille et de souvenirs plus ou moins lointains qui vont réactiver des désirs infantiles inconscients. A partir de là, Freud décrit divers processus psychiques à l’œuvre dans la construction du rêve.
Ainsi, la figurabilité permet de convertir une idée en image et de traduire les désirs inconscients de manière visuelle notamment par le symbolisme. Le déplacement est le mécanisme qui vient brouiller le rêve et travestir le désir inconscient. Pour ce faire un affect, initialement associé à une représentation, se déplace pour s'associer à une représentation moins gênante pour le moi. La pratique de la libre association en psychanalyse permettra de remonter les chaînes associatives pour accéder aux représentations refoulées et à leurs significations.
La condensation est un autre processus psychique inhérent au travail du rêve. Plusieurs représentations vont être regroupées, condensées, pour n'en faire qu'une. Un élément du rêve peut donc renvoyer à plusieurs représentations d'où la nécessité d'analyser minutieusement le rêve.
Enfin, la figuration permet au rêveur de romancer son rêve pour le transformer en un contenu manifeste plus acceptable pour le Moi et qui pourra ainsi le conserver au réveil.
Si le psychiatre new-yorkais Sobel ne croit plus guère à l'efficacité de son savoir sur des patients atteints de névroses d'une banalité consternante, il va changer d'avis quand Paul Vitti, connu comme l'un des gangsters les plus puissants de New York, franchit autoritairement la porte de son cabinet. Le redoutable malfrat souffre d'étranges symptômes : bouffées d'angoisse, blocage, accès de culpabilité, crises de larmes incontrôlées. Il ordonne à un Sobel terrifié de le guérir rapidement car l'élection du nouveau parrain de la côte Est approche.
Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) sont des thérapies brèves car limitées dans le temps avec des objectifs précis planifiés et une progression ciblée. Elles sont construites en suivant une approche et une attitude scientifique. Elles s'appuient sur des modèles théoriques cognitifs et comportementaux pour expliquer les troubles psychiques. Ces thérapies sont centrées sur "l'ici et maintenant". Une conception environnementale les sous-tend : le milieu influence les réponses émises mais le sujet peut apprendre à les modifier. Les TCC s’intéressent à la partie émergée des symptômes en tendant à modifier des conduites. Pour ce faire, elles abordent trois niveaux du fonctionnement psychique : comportemental (ce que je fais, ce que je ne peux m'empêcher de faire) cognitif (mes cognitions à savoir mes pensées et mes croyances) et émotionnel (ce que j'éprouve).
Dans les TCC, le thérapeute est actif et directif. Une alliance thérapeutique se met en place où le thérapeute et le patient interagissent. Elle comporte une forte dimension psychoéducative (explication du trouble et de sa cause, proposition de lecture, exercices..). Le patient est invité à collaborer activement pour accroître ses capacités d'autogestion (agenda, lectures, grilles d'évaluation et d'observation, mise en pratique...).
Les TCC ont connu 3 vagues successives de développement qui se sont combinées pour former les TCC d'aujourd'hui.
La première vague TCC : Modifier le comportement par
l'apprentissage:
Un première vague comportementale a démarré dans les années 1950 avec les Behavioristes de Pavlov à Skinner. Les comportementalistes cherchent à décrire et comprendre les comportements humains en ne prenant en compte que ce qui est observable sans ouvrir la "boîte noire" (inconscient). Les comportements qui font souffrir ont été appris et peuvent donc se désapprendre, c'est le fondement du courant Behavioriste.
Ivan Pavlov et le conditionnement répondant :
Pavlov est un médecin et physiologiste à l'origine de la théorie du conditionnement classique. Il a décrit le processus par lequel un individu va associer une réponse déjà programmée (ex : saliver) qui est normalement déclenchée par un stimulus conditionné (ex : nourriture) à un stimulus neutre non conditionné qui ne déclenche normalement aucune réponse (ex : cloche qui sonne). Pavlov vit dans ce phénomène les bases de l'apprentissage.
Burrhus Frederic Skinner et le conditionnement opérant :
Skinner, psychologue et penseur, a été influencé par la théorie de Pavlov pour élaborer sa théorie de l'apprentissage. Selon lui, nos comportements sont influencés par les conséquences qu'ils provoquent ainsi que par l’environnement. Il explique que la réponse du sujet
est volontaire car il cherche à être récompensé ou à éviter la punition. L’individu peut donc
apprendre à augmenter ou à diminuer un comportement. La "boîte de Skinner" est un dispositif expérimental qu'il a inventé pour étudier le conditionnement.
Enfin , Albert Bandura fera la jonction entre les comportementalistes et les cognitivistes en proposant une théorie sociale cognitive. Il met en avant les capacités des enfants à apprendre par imitation de nouveaux comportements.
C'est sur les bases de ces travaux menés par les Behavioristes que se sont construites des méthodes thérapeutiques pour traiter les troubles anxieux ( Joseph Wolpe et la désensibilisation aux situations anxiogènes par exposition graduelle en imagination).
La seconde vague TCC : Travailler sur les dysfonctionnements cognitifs
Une seconde vague dite "révolution cognitiviste" s'est amorcée dans les années 1970. Les chercheurs s'intéressent à la manière dont les pensées influencent le comportement et les émotions. Ils étudient le traitement de l'information par le cerveau.
Ainsi le psychologue Albert Ellis développe la thérapie rationnelle émotive qui se fonde sur l'acceptation inconditionnelle de soi. De manière directive, la patient est invité à adapter ses pensées et comportements. A la même époque, Aaron Beck travaille sur les erreurs cognitives et les pensées automatiquement négatives chez les personnes souffrant de dépression.
Selon les cognitivistes, les pensées sont des interprétations de la réalité et non la réalité elle-même. Un trouble résulte d'une erreur dite distorsion dans le traitement de l'information. La restructuration cognitive propose de travailler ces schémas en les identifiant, les questionnant et les mettant à l'épreuve notamment par des expériences vécues.
La troisième vague TCC : Tenir compte de l'implication des émotions :
A partir des années 1990, la troisième vague dite "émotionnelle" se préoccupe davantage des émotions. Le Mindfulness ou Pleine conscience appartient à cette mouvance qui préconise de diriger son attention sur le moment présent en acceptant ce qui vient sans jugement et sans attente pour permettre une distanciation avec ses pensées.
Steven Hayes introduit la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT) qui préconise de ne pas lutter contre ses émotions mais de leur faire une place en se dégageant de ses pensées.
"Méditer c’est porter attention aux choses telles qu’elles sont et non telles que nous voudrions qu’elles soient. »
Williams, Teasdale, Segal, Kabat-Zinn, 2007
En tenant compte des facteurs biologiques, les TCC cherchent à modifier les facteurs qui déclenchent et maintiennent le trouble (anxiété, dépression, problèmes relationnels, dépendances...).
La thérapie propose un confrontation comportementale progressive au malaise en favorisant l'acceptation des émotions qu'il suscite et en abordant les cognitions qui lui sont associées. Pour ce faire un plan d'action est construit avec le patient afin de mettre en place ces expériences comportementales. Dans ce plan d'action, une exposition graduée, prolongée, répétée et variée est proposée. Ainsi, dans une situation qui engendre de l'anxiété, le but est de modifier les réponses de peur et d'évitement. A force d'exposition, une habituation émotionnelle doit se mettre en place puis une extinction des comportements d'évitement.
Dans les premiers temps de la thérapie, le thérapeute accompagne le patient pour qu'il réalise une analyse comportementale dite fonctionnelle des facteurs qui déclenchent et maintiennent les difficultés qu'il souhaite traiter. Elle vise à personnaliser la thérapie. Cette analyse comporte une partie dite synchronique qui se réfère à la situation actuelle et une partie diachronique qui fait l'historique de l'acquisition des perturbations. Elle se conduit par le biais d'un entretien clinique, de grilles d'évaluation, de fiches d'auto-enregistrement (le patient enregistre lui-même ses comportements problèmes au moment où ils ont lieu) ainsi que des observations directes ou indirectes. A partir de cette analyse, différentes approches thérapeutiques seront proposées (travail sur les émotions, les cognitions, le comportement, l'entourage).
Quelque chose ne va plus dans votre vie ? Vous vous sentez désorienté face à un contexte nouveau ? Ou encore, vous vous demandez comment progresser, comment vous améliorer ? Une seule solution, il faut changer quelque chose ! Mais quoi, et comment ? Ce livre très pratique vous aide à appliquer au quotidien des outils issus de la psychothérapie pour :
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Un livre pour devenir plus réaliste, plus responsable et plus libre. Pour mieux assumer et accomplir vos désirs et vos choix. En fin de compte, n’est-ce pas cela, vivre plus heureux ?
Dans la collection "Guide pour s'aider soi-même", une diversité de sujets traités selon les troubles ressenti (Burn out, dépression, anxiété, gestion du temps, troubles alimentaires...)
Dans son émission radiophonique "Entendez-vous l'éco ? ", Maylis Besserie évoque les relations entre argent et psychanalyse. Pour ce faire, elle reçoit le philosophe, psychologue et psychanalyste Alain Gibeault ainsi que la psychologue et psychanalyste Marie-Claude François Laugier.
Quelle est la place de l'argent dans la cure psychanalytique ? Quelle est sa fonction symbolique ? Et que peut nous apprendre la psychanalyse sur les mécanismes psychiques liés à l'argent ? Le sujet sera traité aussi bien au niveau individuel que collectif.
"L’histoire de la monnaie, la place qu’elle occupe aujourd’hui dans les sociétés occidentales sont appréciées dans cet article sous l’angle du travail de symbolisation tel que l’envisage la psychanalyse."
Depuis la parution d'une loi en 2013, les établissements psychiatriques français disposent de 12 jours au maximum pour présenter les patients internés sans leur consentement à un juge des libertés et de la détention. Après avoir rencontré le patient, le juge se prononcera sur le prolongement de leur internement ou sur leur remise en liberté.
Ce sont ces entretiens que le photographe et cinéaste Raymond Depardon a filmés dans son documentaire. Pour son troisième film sur le milieu psychiatrique, il a posé ses caméras à l'hôpital « Le Vinatier » de Lyon.
Musique du film composée par Alexandre Desplat.
"Ah ! l’égoïsme infini de l’adolescence, l’optimisme studieux : que le monde était plein de fleurs cet été ! Les airs et les formes mourant… — Un chœur, pour calmer l’impuissance et l’absence ! Un chœur de verres, de mélodies nocturnes… En effet les nerfs vont vite chasser."
Arthur Rimbaud, 20 ans, Jeunesse, in Recueil Illuminations, 1873
Paul Audi, philosophe et enseignant à l'Université René Descartes à Paris est l'auteur de divers ouvrages autour de l'éthique et de l'esthétique.
Dans son nouvel essai, il propose une approche philosophique de l'adolescence, sujet le plus souvent abordé par le biais psychologique. Selon lui, l'adolescence n'est pas seulement le début de la puberté ou le passage de l'enfance à l'âge adulte. Il la conçoit plutôt comme une "période de crise, de crise profonde (...) prenant ici le sens d'interruption ou de rupture, de scission ou de séparation."
Selon Paul Audi, l'adolescence est un moment de vérité qui se manifeste par du doute, des interrogations, de la recherche de soi. L'adolescent prend conscience de sa finitude humaine à savoir "
de ne pas pouvoir être à l'origine de son être, de ne pas pouvoir décider, ni intellectuellement ni physiquement de sa venue dans la vie". Cette confrontation à
"son impuissance quant à sa naissance" dont l'origine ne lui appartient pas le place face à une dette de vie qu'il est possible de traiter de
différentes manières selon comment on la considère. L'adolescence peut donc être vue comme un problème à résoudre.
Selon le philosophe, de ne pas avoir choisi sa venue au monde l'individu contracte une dette de vie qu'interroge l'adolescent. Les conduites à risques, la honte, le désespoir seraient des manifestations de cette prise de conscience quant à son impuissance. L'adolescent tout puissant cherche les limites pour le ramener à une dimension supportable de sa propre puissance. C'est un moment de crise car chaque accès de surpuissance est sanctionné par une conscience d'impuissance. Les deux mêlées induisent un état d'interrogation vertigineuse qui amène à douter de soi.
Selon le philosophe, le sujet se retrouverait a face à trois possibilités de traitement de cette dette de vie :
Une première configuration qu'il nomme "présomption" à savoir une opinion fondée seulement sur des indices, des apparences, des commencements de preuves. L'adolescent cherche à annuler la dette en ayant l'illusion d'une seconde naissance où il ne doit rien à ses géniteurs.
La deuxième voie serait celle de la "consomption" ou de l'effondrement et du dépérissement face à cette prise de conscience de la dette. La figure de Hamlet en est le prototype. Hamlet qui récrimine et rejette le monde entier car il n'arrive pas à grandir et ne voit pas comment se tirer de cette situation. Au comble du désespoir, il prononce le célèbre "Être ou ne pas être telle est la question."
Et puis "l'assomption", au sens philosophique d'acceptation, comme troisième configuration . Le sujet assume lucidement la dette et sa finitude. Cet acte le libère et lui ouvre la voie de la procréation et de la création. Et de citer le poète Arthur Rimbaud pour lequel une des voies de sortie de l'adolescence est de s'emparer de son "impulsion créatrice".
Après s'être posé la question de ce que l'on garde de l'enfance, l'auteur questionne donc le mode de sortie de l'adolescence. Selon Paul Audi, l'individu sort de l'adolescence mais peut, à certains moment de sa vie d'adulte, réactiver et raviver des moments passés à l'adolescence. Le désespoir, l'importance du regard et la honte, la surpuissance qui nous rend ivre de nous même seraient des réactivations de cette époque.
Qu'est-ce que l'amour ? Voici une question qui déchaîne bien des passions. De tous temps, écrivains, penseurs, poètes, artistes, psychanalystes se sont penchés sur le sujet. Leur conceptions se rejoignent, s'opposent ou se contredisent pour parler de cette émotion étrange et singulière. Ici, seulement quelques pistes...
Et pour vous, c'est quoi l'amour ?
En 1905, dans ses "Trois essais sur la théorie de la sexualité", Sigmund Freud distinguait l'amour de la passion amoureuse. Concernant l'amour, il faisait référence au discours d'Aristophane du Banquet de Platon où l'homme et la femme tendent, dans l'amour, à s'unir de nouveau :
« Jadis notre nature n’était pas ce qu’elle est actuellement. D’abord il y avait trois espèces d’hommes, et non deux comme aujourd’hui : le mâle, la femelle, et en plus de ces deux-là, une troisième composée des deux autres ; le nom seul en reste aujourd’hui, l’espèce a disparu. c’était l’espèce androgyne qui avait la forme et le nom des deux autres, dont elle était formée. De plus chaque homme était de forme ronde sur une seule tête, quatre oreilles, deux organes de la génération, et tout le reste à l’avenant. […]
Ils étaient aussi d’une force et d’une vigueur extraordinaire, et comme ils étaient d’un grand courage, ils attaquèrent les dieux et […] tentèrent d’escalader le ciel […] Alors Zeus délibéra avec les autres dieux sur le parti à prendre. Le cas était embarrassant ; ils ne pouvaient se décider à tuer les hommes et à détruire la race humaine à coups de tonnerre, comme ils avaient tué les géants ; car c’était mettre fin aux hommages et au culte que les hommes leur rendaient ; d’un autre côté, ils ne pouvaient plus tolérer leur impudence.
Enfin, Zeus ayant trouvé, non sans difficulté, une solution, […] il coupa les hommes en deux. Or, quand le corps eut été ainsi divisé, chacun, regrettant sa moitié, allait à elle ; et s’embrassant et s’enlaçant les uns les autres avec le désir de se fondre ensemble […]
C’est de ce moment que date l’amour inné des êtres humains les uns pour les autres : l’amour recompose l’ancienne nature, s’efforce de fondre deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine. […] Notre espèce ne saurait être heureuse qu’à une condition, c’est de réaliser son désir amoureux, de rencontrer chacun l’être qui est notre moitié, et de revenir ainsi à notre nature première. »
Ainsi, selon le mythe d'Aristophane, l'amour nait de la division. Chaque moitié va aller chercher l'autre avec le désir de reconstituer le tout, la nostalgie de la perfection perdue. Mais ce désir est voué à l'échec car l'union de deux êtres imparfaits n'aboutira jamais à la perfection. De plus, la réunion de deux êtres individués ne supprimera jamais l'individuation. Et fort heureusement d'ailleurs car cette plénitude d'un être comblé et ne manquant de rien renverrait à un être qui ne serait pas un être de désir. En effet, le désir nait du manque puisqu'on ne ne peut désirer que quelque chose que l'on a pas ou que l'on a plus.
C'est ce qui fera dire à Jacques Lacan que "L'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas » (in Séminaire XII,
1965)
Aimer, c’est reconnaître son manque et le donner à l’autre, le placer dans l’autre. Pour Lacan, cette chose que le sujet n'a pas est la part à jamais perdue de lui-même, constituée du fait qu'il n'est qu'un être vivant sexué et mortel.
Lacan dira qu'« Aimer c'est essentiellement vouloir être aimé ». Comme l'explique le psychanalyste Jacques-Alain Miller , on aime celui qui répond à notre question » Qui suis-je ? » Aimer vraiment quelqu’un, c’est croire qu’en l’aimant, on accédera à une vérité sur soi. (in "La psychanalyse enseigne t-elle quelque chose sur l'amour ?", Psychologie magazine n°278).
« Nous contraignons le patient à renoncer à ses résistances par amour pour nous. Nos traitements sont des traitements par l'amour « , déclarait Freud en 1907.
Dans la cure analytique, le patient reporte ses investissements libidinaux, sentiments positifs, négatifs ou ambivalents et désirs inconscients au départ adressés aux figures parentales, sur la personne de l'analyste. Ce mécanisme est présent dans bon nombre de relations humaines mais il est ici exacerbé par la demande de guérison que le patient adresse au thérapeute. C'est ce déplacement, ce report de relations anciennes actualisées dans la cure, que l'on nomme transfert.
« Dans chaque traitement analytique, s’instaure, sans aucune intervention du médecin, une relation affective intense du patient à la personne de l’analyste, relation qui ne peut s’expliquer par aucune des circonstances réelles. Elle est de nature positive ou négative, va de l’état amoureux passionnel, pleinement sensuel, jusqu’à l’expression extrême de la révolte, de l’exaspération et de la haine. Cette relation, qu’on appelle, pour faire bref, transfert, prend bientôt la place chez le patient du désir de guérir et devient, tant qu’elle est tendre et modérée, le support de l’influence médicale et le ressort véritable du travail analytique commun. » (Freud, in « Freud présenté par lui-même », 1925).
Ce processus est le moteur de tout travail analytique mais peut aussi drainer des résistances. Comme lorsque le patient se censure pour ne pas décevoir l'analyste (« Je me demande bien ce que vous pensez de ce que je vous dis »). Aussi, une partie du travail portera sur la verbalisation et l'interprétation du transfert comme le signifiait Freud :
« Il convient de maintenir ce transfert, tout en le traitant comme quelque chose d’irréel, comme une situation qu’on traverse forcément au cours du traitement et que l’on doit ramener à ses origines inconscientes, de telle sorte qu’elle fasse ressurgir dans le conscient, tout ce qui, dans la vie amoureuse de la personne en souffrance était resté le plus secret et qui maintenant pourra aider cette dernière à le contrôler » (in "Observation sur l'amour de transfert", 1915)
La confiance en l'analyste est nécessaire pour que le transfert puisse se mettre en place, évoluer, s'interpréter puis se dissoudre :
« C'est d'un manque d'amour que le patient vient chercher recours en analyse. Et c'est en reconstituant sa confiance et sa capacité amoureuse dans le lien transférentiel, avant de prendre ses distance par rapport à lui, qu'il conduit son expérience analytique. D'être le sujet d'un discours amoureux pendant les années de mon analyse- et au meilleur des cas après- je suis en contact avec les potentialités de renouvellement psychique, d'innovation intellectuelle, voire de modification physique. »
(Julia Kristeva, in" Au commencement était l'amour", 1985)
Écrit à la première personne, le dictionnaire abandonne l'approche conceptuelle pour le style de la leçon de choses et prendre la voie du voyage (entrée par noms de ville, de personnage de romans, d'artistes..).
En procédant ainsi, l'auteur souhaite illustrer la manière dont la psychanalyse s’est nourrie de littérature, de cinéma, de théâtre, de voyages et de mythologies pour devenir une culture universelle :
« En sa version originelle toujours active, elle annonce que l’homme, tout en étant déterminé par un destin, peut se libérer de ses chaînes pulsionnelles grâce à une exploration de lui-même, de ses rêves et de ses fantasmes. »
Ce dimanche 5 novembre, l'émission le grand atelier sur France Inter donnait carte blanche à l'ethnopsychiatre Tobie Nathan. L'occasion de mieux découvrir l'univers de ce psychologue qui depuis sa rencontre avec Georges Devereux, fondateur de l'ethnopsychanalyse en France, s'attache à "apprendre des autres peuples les connaissances qu'ils ont des troubles psychiques et de leur traitement. A tenir compte de leur traditions et de leurs rites ancestraux pour les soigner".
Georges Devereux (1908-1985), de son nom de naissance Győrgy Dobó, était un psychanalyste et anthropologue franco-américain d'origine hongroise. Il fut l'un des pionniers de l'ethnopsychanalyse dans le sillage de Sigmund Freud dont il ne cessera de rappeler l'héritage ( « Totem et tabou », 1913). En effet, en son temps, Freud a eu recours au matériel de la culture pour éclairer les processus psychiques.
Fondateur de l'ethnopsychiatrie, Devereux a défendu une conception transculturelle qui postule l'universalité de la pathologie mentale mais considère qu'il est essentiel de repérer les manifestations spécifiques de cette maladie reliées à la culture dans laquelle le sujet a été élevé. Il a développé le « courant complémentariste», entre l'anthropologie et la psychanalyse.
« Si tous les psychanalystes dressaient une liste complète de toutes les pulsions et de tous les désirs et fantasmes mis à jour en milieu clinique, cette liste correspondrait point par point à une liste de toutes les croyances et de tous les procédés culturels connus, établie par les ethnologues. " (Devereux in Cultures et Inconscient).
Cette démarche humaniste et pluridisciplinaire vise à comprendre la dimension culturelle des troubles mentaux et la dimension pathologique de la culture. Les logiques culturelle sont explorées en tant que telles et servent de support aux associations.
Pas à pas, Devereux a donc construit une psychothérapie originale qui vise la guérison mais pas forcément la réadaptation. En effet, Devereux estimait que certaines sociétés sont elles-mêmes pathogènes et entraînent les individus dans ce qu’il appelait des processus de « déculturation".
Dans ses derniers livres, consacrés à l'analyse des mythes grecs, Georges Devereux a montré comment la mythologie peut nous éclairer sur les problèmes psychiques et expliquer une partie des croyances humaines (« Femme et mythe », 1982)
En 2013, Arnaud Desplechin réalise le film « Psychothérapie d'un Indien des Plaines ».
Cette comédie dramatique est directement inspirée du livre de Georges Devereux, "Psychothérapie d'un Indien des Plaines : réalités et rêve, (1951), où il relate sa rencontre avec Jimmy Picard un indien Amérindien de la tribu des Blackfoot (dans leur langue, ils se nomment "le peuple originel").
Tout jeune psychanalyste, Devereux rencontre Jimmy P. au Winter Veteran Hospital de Topeka, établissement spécialisé dans le traitement des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. Blessé à la tête, Jimmy P. souffrait de vertiges et de céphalées. Il était devenu alcoolique et caractériel.
Dans son livre, Devereux relate minutieusement la thérapie, séance après séance il se familiarise avec l'environnement de pensée de son patient, et décrit une première utilisation des leviers culturels. Le travail porte notamment sur la manière dont l'individu est imprégné de sa culture d'origine mais aussi son appropriation singulière de cette culture en fonction de son histoire et de sa personnalité.
Le Centre Georges Devereux est un centre d’ethnopsychiatrie clinique créé en 1993, à l’initiative de Tobie Nathan. Il s’agit d’une association 1901 dont la vocation est triple : intervention clinique, recherche et formation.
Actuellement, le Centre propose : Une consultation d'ethnopsychiatrie, un service de médiation ethnoclinique, une équipe mobile d'ethnopsychiatrie et un service de
formation.
« Nous ne sommes pas seuls au monde » ? il existe d’autres pensées que la nôtre, d’autres façons de faire pour prendre en charge les douleurs de l’existence. « Nous ne sommes pas seuls au monde » ? C’est par cette formule qu’en Afrique de l’Ouest on reconnaît l’action des esprits qui viennent perturber la vie des humains. Dans le cadre d’une psychothérapie, tous les patients doivent être pris en compte, écoutés et aidés comme des témoins et non comme des victimes, à partir de leurs forces et non de leurs faiblesses. Ils sont dès lors tenus pour des experts de leur propre souffrance : toxicomanes, migrants, anciens membres de sectes… deviennent ainsi acteurs de leur thérapie.
"La psychopathologie transculturelle concerne tous les professionnels du soin. Chacun est amené à rencontrer des migrants des réfugiés leurs enfants nés ici et de nombreux praticiens partent exercer à l'étranger. Cette discipline est peu enseignée alors qu'elle nécessite des connaissances spécifiques. Cet ouvrage synthétise les problématiques actuelles du champ transculturel dans une optique théorique et pratique afin de répondre aux questions que se posent les praticiens et aborde les différentes approches en psychopathologie transculturelle les effets psychiques de la migration et de l'exil la question de l'évaluation clinique celle des tests psychologiques ainsi que certains aspects de la psychopathologie aux différents âges de la vie (de la périnatalité à la vieillesse avant de donner quelques éléments pour la recherche. Loin de tout universalisme rigide de tout relativisme absolu et de toute fascination pour l'exotisme ' cette contrainte à penser l'altérité des patients est créatrice d'idées de sens de métissages... et de nouvelles pratiques de soins."
« Je voudrais vous parler d’eux, de ces migrants et de leurs enfants, vous rapporter leur poésie, leurs rêves, mais aussi leurs difficultés, leurs raideurs et leurs tentatives pour se transformer et s’adapter. Je voudrais vous parler d’eux parce qu’ils sont sources de vie et de connaissances pour nous tous. Demain plus encore qu’aujourd’hui, tous les enfants, tous nos enfants auront à grandir et à se construire dans un monde qui bouge. Tous seront confrontés à la diversité des langues et à la pluralité des cultures. Tous seront des enfants nomades et des enfants métis. »
Le psychodrame psychanalytique individuel ou groupal est une approche thérapeutique qui permet, grâce au jeu et au faire semblant, de mettre en scène et de représenter des aspects de la vie psychique. Cette thérapie permet notamment au patient d'exprimer ses angoisses et ses craintes à travers des scènes imaginées ou réelles. Il peut être proposé aux enfants, adolescents et adultes.
Dans les années 1920, Jacob Lévy Moreno- un psychiatre d'origine roumaine contemporain de Sigmund Freud, passionné d'art dramatique et explorant les phénomènes de groupe- crée à Vienne le « théâtre impromptu » ou « théâtre de la spontanéité ».
Il s'agit d'un théâtre de créativité et d'expression spontanée . Un drame vécu où l'acteur joue, avec ses propres mots, sa propre histoire. Sa technique active se focalise sur le désir de renforcer les capacités d'affirmation de soi.
Le psychodrame psychanalytique individuel a presque 70 ans, il a été introduit dans l'après-guerre, à l'hôpital des Enfants-Malades à Paris, par Serge Lebovici.
Lebovici, comme tout psychanalyste d'enfants était habitué à recourir à des « médiateurs », tel que le jeu, pour pallier à une expression verbale insuffisante chez les enfants. Il utilisait souvent les marionnettes et s'était rendu compte que par ce biais les enfants vivaient des « séquences dramatiques à travers lesquelles leurs pulsions, leurs angoisses, leurs mécanismes de défenses se réalisaient et s'exprimaient avec une authenticité remarquable. » Aussi a-t-il eu l'idée de faire jouer les enfants sans les marionnettes. Ce qu'il nomme d'abord « psychanalyse dramatique de groupe ». Il remarque que dans les traitements individuels, à savoir un enfant et un groupe de thérapeutes, la dynamique est différente. C'est pourquoi, en collaboration avec d'autres psychanalystes, dont René Diatkine, Evelyne et Jean Kestemberg, Lebovici applique prioritairement ce qu'il appelle « psychodrame analytique individuel», au traitement d'enfants gravement perturbés.
Dans le même temps, le psychodrame morénien est introduit en France par des psychologues et des psychanalystes formés par Moreno. Ils pratiquent le psychodrame de groupe avec des enfants ayant des difficultés scolaire. L'objectif est d'acquérir une meilleure confiance en soi.
Assez vite, apparaissent des divergences qui ne cesseront d'accroître entre les deux courants de psychodrame. Le psychodrame morénien vise la décharge des tensions et des conflits. Quant au psychodrame psychanalytique individuel, il tend plutôt à la prise de conscience des conflits internes non pas pour les évacuer mais pour en favoriser l’élaboration et ce en aménageant leur représentation sur la scène du jeu.
Les précurseurs sont Didier Anzieu et Daniel Widlöcher. Le dispositif comprend un groupe de patients et des thérapeutes. Il est surtout pratiqué avec des enfants et des adolescents. Les enfants choisissent un thème et distribuent les rôles. La dynamique de groupe et les différentes identifications sont observées. A ces âges, le groupe des pairs peut avoir une fonction contenante de soutien narcissique et permettre le déplacement des investissements affectifs jusqu'alors réservés aux parents.
Les indications pour le psychodrame psychanalytique sont diverses et variées. En effet, cette approche est indiquée pour toutes les personnes qui ont des difficultés à associer librement à savoir à dire ce qui leur traverse l'esprit sans faire de tri et sans à priori (une image, une idée, un rêve, un mot, un sentiment...)
Un premier entretien a d'abord lieu avec le patient afin de lui expliquer les règles de fonctionnement du psychodrame psychanalytique individuel, notamment le secret professionnel et la règle de la libre association commune à la cure psychanalytique où il s'agit de dire tout ce qui vient comme ça vient. Ici, la règle devient "tout jouer ou tout représenter".
Lors de cette première rencontre, la règle du « faire semblant" , clé de voûte du psychodrame, sera abordée. Au psychodrame, on ne touche pas mais on fait semblant, on ne fait pas mais on mime l'action.
A la suite de cet entretien, si le patient est prêt à s'engager dans la thérapie, une première séance a lieu. Pour ce faire, plusieurs personnes seront impliquées dans ce psychodrame dont le patient, un directeur de jeu qui organise le jeu mais qui ne joue pas et les co-thérapeutes qui feront office d’acteurs. C’est le patient qui proposera la scène à jouer et qui répartira les rôles. C'est le Directeur de jeu qui peut clore la scène ou l'interrompre pour faire une remarque.